Question de routine, réponse historique. Quand il a demandé à son panel représentatif de la population française s’il était satisfait ou mécontent du président, l’Institut de sondage Ifop, qui a mené l’enquête pour le compte du Journal du Dimanche, a obtenu un résultat sans précédent dans l’histoire de la cinquième République. Sur cent personnes interrogées, seules vingt se sont dites satisfaites de François Hollande. C’est 3% de moins que dans le baromètre d’octobre. Le précédent record d’impopularité remonte à fin 1991, quand un autre François – Mitterrand celui-là – avait enregistré un score de 22% d’opinions favorables. Quant au prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy, son étiage dans le baromètre de l’Ifop l’avait situé à 28% de satisfaits en avril 2011.
« Le pire, c’et que ce climat de défiance n’est pas l’apanage des seuls socialistes, souligne le JDD. L’UMP, qui avait un boulevard devant elle en tant que plus grand parti d’opposition, n’en profite pas ».
Aubry : la bien mal-aimée
Autre sondage : celui, sans surprise, qui mesure la popularité de Martine Aubry. 78% des sympathisants de gauche aimeraient bien voir la maire de Lille nommée ministre et 63% d’entre eux souhaiteraient que Martine Aubry soit nommée Premier ministre. C’est ce qu’indique un sondage BVA pour Le Parisien Dimanche. Etant rappelé que les militants du Parti socialiste avaient choisi François Hollande en 2012 lors de la primaire de ce parti, alors que Martine Aubry était elle aussi en lice, le sondage du Parisien Dimanche indique que 59% des sympathisants de gauche estiment que Martine Aubry ferait mieux que François Hollande si elle était aujourd'hui présidente de la République. A noter toutefois que, selon BVA, 52 % des Français dans leur ensemble conservent une mauvaise opinion de Martine Aubry.
Bonnets rouges : révolte ou révolution ?
Pendant ce temps, la révolte des bonnets rouges se politise. Bonnets rouges et Gwenn-ha-Du, les Bretons ne lâchent rien. Etant rappelé que le Gwenn-ha-Du est le nom du drapeau de cette province de l’ouest, et qu’en breton, « gwenn » signifie « blanc », « Du » voulant dire « noir » (l’oriflamme de la Bretagne tirant son nom, justement, de ses deux couleurs), les manifestants de cette région en colère, coiffés de leur bonnet rouge, sont en couverture du Figaro Magazine, qui annonce en Une « la grande jacquerie » !
S’agit-il vraiment d’une jacquerie ? Et si oui est-elle vraiment grande ? On peut en douter, car les jacqueries furent ces révoltes paysannes ayant secoué l’histoire. Or aujourd’hui, le mouvement déborde la simple paysannerie, si tant est que le mot signifie encore quelque chose en France. Mais elles avaient, pour certaines, un caractère radicalement révolutionnaire. Et à présent, dans les manifestations, la mise en cause de l’Etat est patente.
« Si tant de Français, sans se coordonner ni même se connaître, s’en prennent en même temps à l’Etat, c’est tout simplement parce qu’ils ne le respectent plus, estime en conséquence Le Figaro Magazine. (…) Quand presque 80 % des Français n’ont plus confiance dans le chef de l’Etat et son Premier ministre, il est infantile de faire porter la responsabilité du désordre sur quelques extrémistes aux visées factieuses. François Hollande en appelle à l’union nationale ? Très bien, relève Le Figaro Magazine, mais qu’il commence par cesser d’être le président de la gauche pour devenir celui des Français ».
Hebdomadaire de gauche, Le Nouvel Observateur en convient. « Le mouvement de contestation fiscale parti de Bretagne, tant il se politise au fil des jours, a changé de nature ». Raison pour laquelle l'hebdomadaire ose un parallèle historique avec la chouannerie, cette contrerévolution qui avait déclaré la guerre à la République après la Révolution française et qui fut matée dans le sang par les colonnes infernales. Cette fois-ci, « les chouans (sont) contre Hollande », s’alarme le journal. Pourtant, « à l’origine », concède l’hebdomadaire, la révolte bretonne était « compréhensible ». Mais elle est en train d’être l’objet « involontaire » d’une « récupération politique », accuse Le Nouvel Observateur, qui met en garde :« Les bonnets rouges ne sont pas des chouans. Qu’ils évitent de le devenir ».
Ghislaine et Claude : autopsie d’un double-meurtre
L’assassinat de nos confrères de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, avec ce qui s’est peut-être passé à Kidal. Pour Charlie Hebdo, « c’est une vulgaire panne de voiture qui aurait causé leur mort. Une fois les otages embarqués dans le 4X4, le véhicule fonce à une vitesse vertigineuse vers l’est, en empruntant une piste particulièrement rocailleuse, énonce l’hebdomadaire. A une dizaine de kilomètres de là, le pont avant de la voiture les lâche. (…) Les ravisseurs craignaient (…) d’être suivis par les véhicules légers du MNLA ou d’être repérés s’ils appelaient de l’aide par téléphone. Que faire alors, continueCharlie Hebdo ? Poursuivre la fuite à pied avec les otages ? Impossible pour les deux blancs de suivre la cadence. Les abandonner ? Ils risquent de parler. C’est ainsi que Ghislaine et Claude ont été abattus en plein désert », en déduit donc le journal qui estime que « l’enlisement de la France au Mali ne fait que commencer ».
« Fait troublant, souligne L’Express, (…) le chef du commando, un transfuge d’Aqmi nommé Bayes Ag Bakabo, aurait été à son retour en ville (à Kidal), voilà plusieurs mois, présenté au détachement local du dispositif Serval par deux responsables de la sécurité du MNLA, interrogé par un officier du renseignement français puis relâché. Ce que, bien entendu, le secrétaire général Bilal Ag Cherif dément vigoureusement », consigne l’hebdomadaire. Selon L’Express, « tout porte à croire que Ghislaine Dupont et Claude Verlon doivent leur mort atroce (…) à un enlèvement crapuleux perpétré par des « sous-traitants » désireux de monnayer leur butin humain et qui aurait mal tourné ».
Football : quand passent les Eléphants
Qualifications de la zone Afrique pour la prochaine Coupe du monde au Brésil l’an prochain. Et tout d’abord celle de la Côte d’Ivoire. « Les Eléphants font ouf ! », lance L’Equipe, après le match nul un but partout samedi contre le Sénégal. Le but ivoirien qui qualifie les Eléphants a été marqué en toute fin de partie par Salomon Kalou. « La Côte d’ivoire ira donc à la Coupe du monde pour la troisième fois d’affilée, mais n’affiche plus cette force brutale qui faisait sa réputation sur le continent, constate le quotidien sportif français. Au fil des années, les Eléphants se sont alourdis ». Pour L’Equipe, la Côte d’Ivoire « s’en sort bien ».
Et cet après-midi, c’est à Yaoundé que le Cameroun joue sa qualification contre la Tunisie. Absents des deux dernières éditions du Mondial, les Lions indomptables doivent absolument gagner. « En cas d’échec, dit à L’Equipe le défenseur camerounais Aurélien Chedjou, je ne sais pas comment on sortira du stade » !