A la Une : rendez-vous manqué à Entebbe…

L’accord de paix qui devait être signé hier à Entebbe en Ouganda entre Kinshasa et la rébellion du M23, défaite militairement, cet accord a été ajourné sine die. Pourquoi ? Et bien, officiellement, en raison d’une « divergence sémantique », nous explique le site d’information Guinée Conakry Infos : « forts des dernières défaites cuisantes infligées aux rebelles, les représentants de l’Etat congolais ne voulaient pas que le terme “accord” figure sur le document qui devait être signé. Ils voulaient que la cérémonie se réduise à une simple déclaration de capitulation de la part du M23. Ce que ce dernier, dans un ultime sursaut d’orgueil, n’entendait pas accepter. Du coup, la signature a été reportée à une date ultérieure. (…) Pour Joseph Kabila et son gouvernement, donc, la solution imposée par les armes est celle qui doit prévaloir. Les rebelles ont été vaincus et l’ont reconnu, alors qu’ils en tirent les conséquences, en capitulant, tout simplement. Le problème, relève Guinée Conakry Infos, c’est que la communauté internationale ne partage pas cette approche. Les Nations unies, les Etats-Unis et l’Europe notamment, conscients de la complexité de la crise, souhaitent que la solution au conflit en RDC soit soutenue par un cadre juridique qui pourrait, ne serait-ce que formellement, permettre à la rébellion et à ses soutiens de sauver la face. »

Complicités ?

La presse congolaise n’a pas tout à fait la même analyse… « Kinshasa et le M23 sont positionnés aux antipodes, constateLe Potentiel : le premier campe sur une déclaration de reddition, le deuxième s’accroche à un accord. Mais au-delà de cette guerre sémantique se profile en filigrane un non-dit. (…) Il semble, précise le quotidien congolais, que Kinshasa redoute de signer un texte d’accord qui renfermerait des dispositions qui accorderaient au M23 une prime à la guerre qu’il a menée à la RDC. »

En effet, détaille Le Potentiel, le M23 aurait bénéficié de complicités internes en RDC. Et en échange de son silence à ce propos, il aurait demandé l’amnistie générale de ses membres. En clair, poursuit le quotidien congolais, « le filleul n’entendait pas mourir seul, cherchant par tous les moyens à entrainer dans sa chute certaines têtes couronnées au niveau militaire et politique à Kinshasa et ailleurs au pays. »

Alors, « vrai ou faux ? », s’interroge Le Potentiel. « Difficile à dire pour l’instant, répond-il. Toutefois, d’aucuns sont d’avis que cette menace de crever l’abcès brandie par le M23 serait une nouvelle trouvaille du duo Museveni-Kagame qui ne se repentent pas d’avoir essuyé un échec cuisant du fait de l’implication de la communauté internationale, particulièrement des Etats-Unis. (…) Kampala et Kigali sont prêts à tout, dénonce encore le quotidien congolais, pour reprendre la guerre en brandissant un nouveau mobile qui serait plausible pour la communauté internationale. La survie du M23 rime avec leur propre survie. Aussi, conclut Le Potentiel, se débattent-ils comme des diables dans un bénitier pour obtenir de Kinshasa le plus de concessions possibles, notamment en termes d’amnistie et d’intégration de leurs filleuls. »

Biens mal acquis !

Au Sénégal, l’enquête sur les biens mal acquis se poursuit… « Karim Wade et la filière libanaise », titre L’Enquête qui affirme que « La Cour de répression de l’enrichissement illicite a élargi le champ de ses investigations concernant Karim Wade, ancien ministre détenu à la prison de Rebeuss depuis avril dernier. Après la France et Monaco, c’est le Liban qui est aujourd’hui dans le collimateur du Procureur spécial Alioune Ndao, pour y dénicher des fonds que le fils de l’ancien président de la République y aurait planqués. »

De son côté, Walfadjri pointe « les mauvais résultats de la gouvernance vertueuse » ; c’est son grand titre. Walfadjri qui affirme que le ministre de l’Environnement, Mor Ngom est mouillé par la Cour des comptes. La cour qui a constaté des « fautes de gestion » au sein de la Haute autorité de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor, au moment où celui-ci en était le président.

Enfin, toujours au Sénégal, saluons l’arrivée d’un nouveau confrère : Le P’tit railleur sénégalais, mensuel plutôt décapant… C’est le retour de la presse satirique qui avait disparu depuis une décennie dans le pays, alors que le Sénégal en était le pionnier en Afrique francophone. 

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