Le réseau social, c'est la nouvelle passion de Wall Street. Y entrer est un passage obligé pour une entreprise prometteuse qui a besoin de lever des capitaux pour se développer, et puis qui espère aussi s'enrichir en se lançant dans l'aventure. Les perspectives de Twitter en bourse font rêver. Alors que son chiffre d'affaires est encore bien loin du milliard de dollars, la société californienne pourrait valoir 10 voir 15 milliards de dollars en bourse.
Évidemment ce n'est qu'une estimation. On a vu avec Facebook qui fait déjà figure d'ancêtre que la bourse est exigeante. Son entrée au printemps 2012 a été calamiteuse. Le titre a dégringolé dès les premières cotations et il a retrouvé son niveau initial seulement en juillet.
Twitter a les moyens de gagner ce pari à 10 milliards de dollars ?
Le dernier né des réseaux, il a été créé en 2006, apparait aujourd'hui comme l'un des plus attrayants. Avec 200 millions d'utilisateurs dans le monde, il s'est imposé dans toutes les strates de la communication via le logo du petit oiseau bleu. Les stars du show-biz en sont les plus gourmandes. Justin Bieber avec 44 millions d'abonnés est de loin le meilleur promoteur du réseau. Barack Obama himself n'a que 36 millions de followers, de suiveurs. Il y a aussi les entreprises qui utilisent le réseau pour communiquer, et bien sûr les citoyens, on l'a vu hier en Iran, aujourd'hui en Syrie ou en Égypte.
Ce succès public c'est le gros atout de Twitter, un gisement qu'il faut maintenant exploiter. C'est: là qu'intervient la publicité, comment l'insérer entre ces messages ultra courts de 140 signes ? L'entreprise a trouvé le début de la réponse : en publiant des contenus publicitaires sous la forme de tweet banalisé. Cette publicité est-elle efficace ? On attend les résultats financiers du groupe pour le savoir. En tout cas twitter sait qu'on l'attend sur ce terrain, c'est pourquoi la société a d'abord annoncé le rachat de Mopub, une entreprise de publicité sur appareils mobiles avant de communiquer son entrée en Bourse.
À l'heure de l'information instantanée, Twitter prend aussi le risque de la sanction immédiate à Wall Street
« Souvent bourse varie, bien fol qui s'y fie... » C'est l'avertissement que pourrait lancer Michael Dell à ses jeunes collègues des réseaux. Le numéro un déchu des fabricants de PC Dell a finalisé cette semaine son retrait de Wall Street. Le groupe se met au vert pour se réinventer, il se convertit aux services.
Pour réussir cette mutation industrielle, vaut mieux être à l'abri des caprices de la bourse avide de gains rapides. Mais Twitter a un défi urgent à relever: grossir pour ne pas finir mangé par les géants du net. Apple, Google et Facebook ont déjà fait savoir qu'ils croqueraient volontiers le petit oiseau bleu.