Par Philippe Ridou.« Quand on est exilé une fois, on est exilé toujours. J’aurais toujours cette sensation d’être un exilé, mais géographiquement parlant je me suis constitué, dans ma tête, un pays qui est la France, une contraction d’Afrique et France, dans lequel je mets le Burundi, le Rwanda et la France. C’est dans ces trois pays que j’essaye de constituer mes repères, mais j’ai perdu à jamais le lieu où je peux dire 'je suis chez moi'. »
Bien plus qu'un rappeur, Gaël Faye est « un virevolteur de mots pleins d'amertume ». Le chanteur sort un album solo intitulé Pili pili sur un croissant au beurre. Comme un clin d'œil à ses parents : à sa mère rwandaise et à son père français. Une manière gourmande d'évoquer son identité de métis, son enfance au Burundi et son exil en France. Un album très personnel sur des musiques elles aussi métissées. Rencontre, dans un café de Belleville à Paris, avec Gaël Faye.