C’est un pays en pleine récession qui rejoint, ce premier juillet, l’Union. Depuis la crise de 2008, l’économie croate ne cesse de se dégrader. L’an dernier, le produit intérieur brut a reculé de 2% et le gouvernement table sur une croissance de 0,5%, cette année. Le chômage touche 21% de la population active, surtout des jeunes.
Un marché du travail qui va encore se dégrader. Bruxelles exige, en effet, des restructurations, dans les principales entreprises publiques, qui sont largement endettées. Les chantiers navals, les chemins de fer, les autoroutes et la poste vont devoir se séparer d’un tiers de leurs salariés, d’ici 2015. Quant à l'agriculture, elle est en difficulté depuis des années, en raison de l'ouverture aux importations européennes.
Attirer les investissements étrangers
Ce petit pays qui compte 4,5 millions d’habitants est le troisième pays le plus pauvre de l’Union, après la Roumanie et la Bulgarie. Il dispose, toutefois, d'un atout : le tourisme sur la côte Adriatique. Un secteur qui représente plus de 15% du PIB.
La crise en zone euro a refroidi les ardeurs de bon nombre de Croates. Mais la Croatie espère tirer des avantages de cette intégration. Tout d’abord, le gouvernement de centre-gauche, compte sur une aide européenne de 11 milliards d’euros d’ici 2020, pour relancer son économie.
Zagreb espère, également, attirer les investisseurs. Alors que le secteur financier croate a plutôt bien résisté à la crise, les investissements étrangers, sont quasiment nuls depuis 2009. Plusieurs freins découragent toujours les investisseurs : la bureaucratie et les pots-de-vin.
Le retrait du Cefta
Cette adhésion va, également, permettre de renforcer la lutte contre la corruption. La population n’accepte plus de se serrer la ceinture, alors que les hommes politiques du pays sont, les uns après les autres, mis en cause dans des affaires de corruption. L'ancien Premier ministre, Ivo Sanader, a ainsi été condamné à dix ans de prison pour corruption.
Voilà pour les avantages, reste les inconvénients. Beaucoup craignent que cette intégration européenne n'aggrave la désindustrialisation du pays. La Croatie va, également, devoir quitter le Cefta, l'Accord de libre échange d'Europe centrale. Ce sont vers les marchés du Cefta que la Croatie exporte, majoritairement, ses produits. Il lui faudra donc trouver d'autres débouchés.
Après l'Union européenne, la prochaine étape pour Zagreb, ce sera l'intégration de la zone euro. Le directeur de la Banque centrale croate, Boris Vujcic, a indiqué que la Croatie espérait rejoindre la zone euro dès que possible, soit dans quatre ou cinq ans. Mais pour l'heure, Zagreb ne respecte pas, certains critères d'entrée. L'inflation et le déficit budgétaire sont toujours trop élevés.