A la Une : Bouteflika en chair et en os…

Les images diffusées hier du président algérien dans un salon des Invalides à Paris font la Une bien sûr ce matin de la presse algérienne.
On y voit un Bouteflika, en robe de chambre, marqué par l’âge et la maladie, en train de siroter un thé, en compagnie du Premier ministre Abdelmalek Sellal et du chef d’Etat major de l’armée.
« Un communiqué, rendu public hier par la Présidence, admet que Bouteflika a eu un
AVC (un accident vasculaire cérébral) et que son état nécessite une 'réadaptation fonctionnelle'», relève El Watan.

Une « réadaptation qui nécessitera plusieurs mois, complète Liberté, pour permettre aux muscles de retrouver éventuellement leur fonctionnalité. On est loin de la 'période de repos' qu’avait annoncée le 20 mai dernier Abdelmalek Sellal. »
Même si elles montrent que le chef de l’Etat algérien est bien vivant, contrairement à certaines rumeurs, ces images ne rassurent guère le journal. En effet, affirme Liberté, « voilà qui ne manquera pas d’entretenir le flou et de relancer les spéculations sur l’état de santé du président de la République.»

D’ailleurs, le dessinateur du journal, Dilem, ose ce dessin intitulé « les Algériens ne croient plus au retour de Boutef : si, si ! », répond un homme portant sur l’épaule… une pelle ! « Une chose est claire, commente le site d’information Guinée Conakry Infos, l’apparition présidentielle, tout en gonflant les supputations, indiquent paradoxalement que le retour au pays n’est certainement pas pour demain. L’hospitalisation… aux Invalides est-elle le signe annonciateur du futur réservé à l’illustre malade ? Une invalidité, une impotence qui ouvrirait indubitablement la route à une 'guerre de succession' avec les germes de l’incertitude et de l’instabilité, si les jeux politiques ne sont pas ouverts et maîtrisés. (…) Une petite tasse de thé ou une agréable pâtisserie ne suffiront certainement pour couvrir les rumeurs qui fusent encore… »

Pilule amère…

Le Mali : toujours pas d’accord sur Kidal ! Les négociations se sont poursuivies hier à Bamako. Elles devraient reprendre à Ouagadougou. Et on ne devrait pas être fixés avant plusieurs jours… « La pilule est-elle trop amère pour Bamako ? », s’interroge le site d’information Fasozine. Fasozine qui parle de « rendez-vous manqué qui cache difficilement les hésitations des autorités maliennes à 'pactiser' avec des groupes rebelles envers lesquels elles ne sont pas disposées à cautionner le rêve d'autonomie ! »
Mais s’interroge encore Fasozine, « comment le Mali peut-il recouvrer la paix sans ce nécessaire dialogue entre les deux camps ? On comprend que la pilule d’un accord soit difficile à avaler par Bamako qui a toujours considéré les revendications des partisans de l’autonomie de l’Azawad comme illégitimes. Mais renoncer à tout compromis, estime le site burkinabé, peut paraître comme l’expression d’une mauvaise foi pour une communauté internationale qui ne ménage aucun effort pour permettre au Maliens de reprendre leur destin politique en main. »

Coup de balai au sein de la presse ivoirienne

Et puis en Côte d’Ivoire, le CNP, le Conseil national de la presse a décidé mardi de suspendre pas moins de 37 journaux, pour des raisons administratives et économiques… Non respect du cahier des charges, non-application de la convention collective et non-paiement de l’impôt. Parmi les titres suspendus : L’Intelligent , que nous citons souvent dans cette revue de presse… Réaction de son directeur général : « Nous avons certes été surpris par cette extrême rigueur du CNP, mais nous en avons pris acte. L’Intelligent d’Abidjan devrait pouvoir revenir vite dans les kiosques. »

Commentaire du quotidien burkinabé L’Observateur Paalga  : « sur le plan purement légal, il n’y a rien à redire sur ce coup de matraque de la police des médias ivoirienne. D’autant plus qu’il intervient après plusieurs mois de mise en demeure. Mais il n’empêche que faire disparaître, ne serait-ce que momentanément, une quarantaine de publications relève d’un 'médiaticide', s’exclame L’Observateur, une atteinte grave et massive à la liberté de la presse dont on aurait pu se passer, en prenant d’autres mesures, moins rigides. C’est-à-dire en envisageant des peines qui n’affectent pas le droit des citoyens à l’information. Si les mêmes critères du CNP étaient appliqués à d’autres secteurs d’activités, remarque encore le quotidien burkinabé, on se demande combien d’entreprises mettraient la clé sous le paillasson. »

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