A la Une : le mariage pour tous divise la droite

« L’UMP se débat avec le mariage homosexuel », reconnaît Le Figaro. A l’approche de la nouvelle manifestation anti mariage gay du dimanche prochain 26 mai, la droite se divise, constate le journal, entre les partisans d’une “réécriture de la loi”, Fillon et Copé en tête, et ceux qui veulent son “abrogation”. »

« Plus l’échéance approche, plus les ambiguïtés de la droite sont manifestes, renchérit Libération. Dans un périlleux numéro d’équilibriste, Copé tente aujourd’hui de se maintenir à mi-chemin entre ceux qui promettent “l’abrogation” de la loi Taubira et ceux qui dénoncent la démagogie de cette promesse. Que dire aux maires de droite qui proclament leur refus de célébrer des mariages gays ? Et à ces militants parisiens qui appellent à sanctionner Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris pour la punir de ne pas avoir dit non au mariage gay ? Profondément divisés, les principaux dirigeants du parti auront l’occasion d’en débattre ce matin, relève encore Libération, lors de leur comité directeur hebdomadaire. »

En attendant, les commentaires fusent et fustigent l’attitude de l’opposition… « Fidèle à sa réputation, la droite la plus bête du monde est en effet en train de se prendre les pieds dans le tapis, s’exclame L’Union. Toute seule, comme une grande. Depuis trois jours, que ce soit au sommet de l’appareil UMP ou parmi les députés de base, c’est la cacophonie la plus totale. L’aile droite du parti affirme son intention, une fois de retour au pouvoir, de revenir sur le texte de loi. L’aile gauche pense que d’ici 2017, le mariage pour tous sera entré dans les mœurs, comme le pacs en son temps. Certains appellent à participer à la manifestation prévue le 26 mai pour défendre la famille. D’autres indiquent clairement qu’ils n’iront pas battre le pavé. Bref, résume L’Union, on entend tout et son contraire. »

Profonds clivages…

« C’est à se demander ce qui peut bien encore les rassembler, renchérit Le Midi Libre. Europe, euro, statuts du parti, primaires, mariage pour tous… Les sujets de division –et de discorde– ne manquent pas à l’UMP. Signe que les tensions de l’hiver sont loin d’être apaisées. Malgré les amours de façade, le clivage entre pro-Copé et pro-Fillon n’a d’ailleurs sans doute jamais été aussi profond. (…) Et la confrontation, ils le savent, va vite se déplacer sur le terrain de la prochaine présidentielle, relève encore Le Midi Libre. Les deux chefs de file s’entendent d’ailleurs sur un seul point : le non-retour de Nicolas Sarkozy. »

De son côté, La Montagne s’en prend aux élus de l’opposition qui ont décidé de ne pas célébrer les mariages gays : « on peut comprendre et respecter la frustration, dans une partie de l’opinion, des anti-mariages gays s’estimant victimes d’une absence d’écoute et de considération. On sera beaucoup moins indulgent envers les responsables de l’UMP et les élus qui appellent à la résistance civique en évoquant la force brutale de la loi. Ceux des maires qui voudraient se soustraire à leurs obligations d’officiers d’état civil commettraient une faute. »

En tout cas, cette zizanie à droite fait bien les affaires de la gauche… « De toutes ces divergences, l’Elysée et Matignon ne peuvent que faire leur miel, relève en effet Le Journal de la Haute-Marne. Quelques douceurs après le breuvage amer des mauvais résultats économiques et des records d’impopularité. »

Let’s do it !

Une « Une » plutôt surprenante ce matin pour Libération : une première page tout en anglais ! Libération prend ainsi partie dans le débat sur l’enseignement en anglais dans les universités. Une mesure contenue dans le projet de loi présentée demain par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso. « Teaching in english : let’s do it », s’exclame Libération. Enseigner en anglais : faisons-le !

Et le journal d’expliquer son engagement : « dans le monde ouvert d’aujourd’hui, comment peut-on encore ergoter sur le “renoncement” que représenteraient quelques heures de cours en anglais à la fac quand bon nombre de jeunes Français se voient bloqués sur le marché du travail à cause de leur niveau insuffisant en langue ? Et que dire de ces ministres obligés de se faire représenter dans des réunions internationales car incapables de s’exprimer autrement qu’en français ! Cessons, s’exclame Libération, de nous comporter comme les derniers représentants d’un village gaulois assiégé. C’est bien en augmentant le nombre des étudiants étrangers dans nos universités et en facilitant les voyages des étudiants français que l’on renforcera la francophonie. Pas l’inverse. »

Bras de fer Europe-Chine

Le Figaro, lui, s’intéresse en première page aux tensions commerciales entre l’Europe et la Chine. « Europe- Chine : la guerre commerciale est déclarée. (…) Bruxelles dénonce les pratiques anticoncurrentielles de la Chine et envisage de taxer ses panneaux solaires et ses télécoms. Alors que Pékin menace de porter l’affaire devant l’OMC, l’Allemagne s’inquiète de ce bras de fer. »

Et Le Figaro de prendre partie… « La Chine voudrait jouer le jeu du commerce international avec ses propres règles. Il est temps que l’Europe cesse d’être fascinée par l’immensité du marché chinois et exige, comme les États-Unis, un minimum de réciprocité. (…) Douze ans après son accession à l’OMC, Pékin continue d’agir comme s’il voulait imposer au monde sa version d’un capitalisme d’État conquérant. L’interdépendance des économies mondiales milite en faveur d’un arrangement à l’amiable, comme le souhaite Berlin. Mais, pour cela, il est temps de hausser le ton et de renoncer à toute naïveté. Avec la rapide montée en puissance de la Chine, bientôt, il sera trop tard. »

Bachar contre-attaque !

Le quotidien Le Monde inquiet de la situation en Syrie… « Syrie : Bachar Al-Assad reprend la main », titre le journal qui constate qu’en effet, « le président syrien est en passe de reconquérir Qoussair, localité frontalière stratégique. Le régime profite du soutien indéfectible de la Russie et de l’Iran. La pression diplomatique baisse. » Et, dans le même temps, constate encore Le Monde, « l’opposition syrienne est fragilisée par ses divisions et l’influence croissante des islamistes. »

Et, « il n’y a pas grand-chose à attendre, soupire le journal, de la conférence internationale sur la Syrie qu’Américains et Russes veulent réunir à Genève en juin. On est là dans la gesticulation, qui est en l’espèce le masque de l’impotence pour les Etats-Unis, de l’hypocrisie pour la Russie et de l’inexistence pour l’Europe. La guerre prend le profil qu’a voulu lui donner Bachar Al-Assad : un affrontement confessionnel, national et régional. (…) Ainsi se poursuit la démolition d’un pays et de cités séculaires, cependant que se perpétue une immense tragédie humanitaire, conclut Le Monde. On refuse d’admettre que c’était inévitable. »

Après la pluie…

Enfin, « c’est quand le soleil ? », s’interroge Le Parisien. Le temps est toujours aussi maussade sur une grande partie de la France… Et la réponse du journal est sans appel : « le soleil, ce n’est pas pour demain… ni pour les dix jours qui viennent. Cette météo désastreuse pèse sur notre moral et sur l’économie. »

En effet, précise Le Parisien, conséquences d’une période de pluie aussi longue : le tourisme est au « point mort », on consomme « davantage d’électricité », on achète moins d’habits et la production des fruits et légumes est en « retard »…

La faute à qui ? Et bien, peut-être à François Hollande qui rappelait lui-même récemment le fameux adage du maréchal Lyautey : « gouverner c’est pleuvoir… »

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