« Moi, j’aurais aimé ne pas du tout avoir à faire ce genre d’histoire, ni l’écrire, ni le filmer, donc peut-être qu’aujourd’hui j’ai la maturité que je n’avais pas avant, assez de distance. Tous ces travaux et films que je fais maintenant depuis quinze ans, effectivement, quand vous prenez S21, ou La machine de mort Khmère rouge, c’est une nouvelle manière de s’interroger sur l’histoire, de travailler sur la mémoire. Là encore, c’est un chapitre qu’on essaye de creuser, un peu comme un archéologue… »
Le Génocide et le travail de mémoire au cœur de deux documentaires projetés ce week-end à Cannes : Le dernier des injustes de Claude Lanzman, un portrait du doyen juif du camp de Terezine. Et puis L’image manquante de Rithy Panh, présenté dans la section « Un certain regard ». Pour la première fois, et à 50 ans, le cinéaste franco-cambodgien raconte ce qu’il a vécu à 11 ans, pendant le génocide perpétré par les Khmers rouges dans les années 1970. Rithy Panh, au micro de Sophie Torlotin.