A la Une : Karim Wade derrière les barreaux

« Karim Wade inculpé et placé sous mandat de dépôt », constate sobrement Le Soleil en première page, avec une photo d’archive de l’ancien ministre d’Etat, chemise ouverte et lunettes de soleil. Pas de surprise, donc… « Avant-hier, le parquet spécial indiquait avoir trouvé des preuves évidentes d’enrichissement illicite contre Karim Wade, rappelle le quotidien sénégalais. Le substitut du procureur a même indiqué que les enquêtes avaient mis à nu une 'véritable ingénierie financière frauduleuse et que des secteurs clés de l’économie étaient détenus par des sociétés offshore basées au Panama, aux îles Vierges britanniques et au Luxembourg'. »

Et Le Soleil de rappeler que « la personne reconnue coupable des délits d’enrichissement illicite ou de complicité de ce chef encoure des peines de 5 à 10 ans ferme et une amende égale au montant ou au double de la somme détournée. »

« Comme prévu : Karim Wade est inculpé et mis au trou », lance La Tribune, toujours à Dakar. « On assiste là à la chute de l’un des hommes les plus puissants du Sénégal. Sous le régime de son père Abdoulaye Wade, le ministre du 'Ciel et de la Terre', comme le surnommait les Sénégalais, a cristallisé toutes les polémiques de ces dernières années, son nom était cité dans des affaires de détournement de fonds, ses détracteurs lui reprochaient son train de vie, son arrogance… Certains ont même vu le moment où il allait succéder à son père à la tête du pays. À présent, constate La Tribune, les quatre juges d’instruction ont six mois, jusqu’au 16 octobre, pour boucler leur instruction. Mais il n’est pas dit que Karim Wade restera en prison jusqu’à l’ouverture d’un éventuel procès. Ce sera aux juges d’apprécier. »

Un absent de taille dans cette affaire, relève pour sa part Le Pays au Burkina. « Où est donc passé maître Wade ? (…) Le très tonitruant Gorgui, abonné aux coups d’éclat il y a moins de deux ans seulement, quand il était sous le feu de l’action, est silencieux depuis le début des déboires judiciaires de son fils tant choyé. (…) Et on est bien fondé, poursuit le quotidien ouagalais, de se demander s’il osera un jour sortir de son silence assourdissant. A la vérité, le chiffre avancé de plus de 600 milliards de F CFA qu’aurait détournés Wade-fils donne des vertiges à l’ensemble des Sénégalais qui vivent dans une pauvreté endémique. La société civile sénégalaise, pointe encore Le Pays, qui a souvent la langue très bien acérée et qui contestait la forme du dossier, ne semble plus s’émouvoir pour la famille Wade. On comprend donc le silence du père. Il sait qu’il est en parfaite rupture de ban avec l’écrasante majorité de ses concitoyens qui le soupçonnaient déjà d’être un prédateur des deniers publics quand il était au sommet de l’Etat. »

Le ménage !

L’insécurité en Centrafrique… « Djotodia appelle la France au secours », constate le site d’information Guinée Conakry Infos. « C’est désormais officiel et ce sont les nouvelles autorités centrafricaines, elles-mêmes, qui le clament. Elles sont dans l’incapacité de restaurer la sécurité dans Bangui et le reste du pays. C’est ainsi qu’à la suite du président Michel Djotodia qui sollicitait le renfort d’un millier de soldats de laFOMAC, c’est le premier ministre qui, mardi, a carrément tendu la main à la France. »

Et le site guinéen de relever que « les Banguissois peuvent déchanter autant en apprenant que leurs nouveaux chefs sont incapables d’assurer leur sécurité qu’en constatant le peu d’empressement que la France et les pays voisins mettent à répondre favorablement aux requêtes qui leur sont adressées... »

Toujours est-il que « Djotodia doit faire le ménage dans ses rangs », s’exclame pour sa part L’Observateur Paalga au Burkina. « Michel Djotodia n’a plus le choix, il doit donner un coup de pied dans la fourmilière, sévir contre les fauteurs de troubles de sorte à tuer dans l’œuf toutes velléités de la part d’éléments rebelles qui voudraient semer de nouveau le désordre dans le pays. Mais en a-t-il véritablement les moyens ? », s’interroge le quotidien ouagalais. « Il est évident que le nouvel homme fort de Bangui n’a pas la tâche aisée, puisque la Séléka est en réalité une coalition hétéroclite, une vraie horde de supplétifs aux motivations bassement matérielles plutôt que politiques, et encore moins idéologiques. » Désormais, souligne L’Observateur, « les nouvelles autorités centrafricaines ont le dos au mur, et elles devront user de beaucoup de tact au Sommet de la CEEAC qui s’ouvre en principe ce jeudi à N’Djamena, consacré encore à la situation en Centrafrique. Michel Djotodia et ses camarades du Conseil national de transition devront donner les gages d’un retour rapide à la normale, sinon, avertit le journal, ce sera la voie ouverte à une situation encore plus incertaine, et les bourrasques pourraient en emporter plus d’un et pas des moindres. »

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