A la Une : deux ans de guerre en Syrie

Deux ans de guerre, et surtout « deux ans de crimes » : titre de Une choisi ce matin par Libération, avec pour l’illustrer une photo de Bachar el-Assad tachée de sang pour bien montrer que l’identité du criminel ne fait aucun doute..

« Pour rester au pouvoir, Bachar el-Assad aura détruit son pays, accuse l’éditorialiste de Libération. Il aura utilisé toute la force de son armée contre les villes et les quartiers rebelles, balançant des bombes et des missiles scud sur les populations civiles. (…) Mais après deux ans de guerre l’opposition non plus n’a pas gagné. Le face-à-face ensanglanté perdure ».

Libération consacre une demi-douzaine de pages aux deux ans du conflit syrien, revenant notamment sur l’initiative prise par Paris et Londres visant à briser l’embargo sur les armes pour aider la rébellion.

« Officiellement, explique le journal, c’est parce que l’horreur est à son comble en Syrie que Paris est déterminé à aller de l’avant, mais dans cette initiative il y a sans doute aussi l’arrière-pensée de favoriser les forces de l’armée syrienne libre en perte de vitesse. Face à l’émergence de forces jihadistes plus combatives, mieux organisées voire mieux armées qui ont revendiqué la plupart de succès militaires de ces derniers mois. D’où la crainte chez de nombreux observateurs que des missiles sol-air ne tombent entre les mains de ces groupes qui pensent déjà à l’après-Assad et à la lutte pour la conquête du pouvoir ».

Explication lues dans Libération, de loin le quotidien national qui s’intéresse le plus à la Syrie aujourd’hui. A l’opposé, pas une ligne dans Le Monde. Entre les deux, Le Figaro décrit un pays « morcelé » et même « en lambeaux » après deux ans de guerre civile, entre les zones contrôlées par les rebelles et celles contrôlées par le régime, les zones contestées et celles de peuplement kurde, enfin le désert qui en Syrie représente environ la moitié du territoire.

Un pape qui rappelle Jean-Paul II

Le Figaro revient par ailleurs sur les premiers pas du nouveau pape. « Le pape François rappelle l’Eglise à l’ordre » : c’est ce que Le Figaro a retenu de la première messe célébrée par le souverain pontife, hier dans la chapelle Sixtine de Rome.

« Devant ceux qui venaient de l’élire, écrit Le Figaro, le nouveau pape a parlé sans notes, avec la liberté et l’autorité du pasteur. (...) Il ne suffit pas d’être évêque ou cardinal ou même pape, a-t-il martelé, il faut être “disciple” ».

L’éditorialiste du Figaro relève que « sa phrase sur l’Eglise qui, si elle n’était pas à la hauteur du Christ, ne serait qu’une pieuse ONG a frappé l’auditoire. On aurait cru entendre Jean-Paul II ».

Beaucoup a été dit sur l’avènement de ce premier pape issu de l’Amérique et de l’hémisphère sud. L’événement est encore largement commenté dans la presse française du jour, à l’image de L’Humanité qui montre le pape François sous ce titre : « A l’épreuve d’un nouveau monde ».

A la Une de La Croix la même photo et ce commentaire : « cette élection signe le basculement du centre de gravité du catholicisme vers le sud, avec ses problématiques spécifiques de justice sociale ».

Dans le même registre enfin l’éditorial du Monde : « Jamais en mille ans, l’Eglise catholique n’avait été guidée par un non-Européen. Pour l’Europe, voilà un monopole de plus qui tombe. La poussée du sud est bien la marque de notre époque. Le successeur du pape allemand Benoît XVI incarne le monde émergent, ces pays en première ligne sur les questions de développement, d’égalité, de gouvernance ».

Extrait de l’éditorial du Monde intitulé : « Un pape du Sud, emblème d’une nouvelle ère ».

Les retraités mis à contribution

Autre information développée par Le Monde : « les retraités français touchés au porte-monnaie ». Le Monde et les autres quotidiens reviennent sur l’accord patronat-syndicats sur le sauvetage des régimes de retraites complémentaires. Il prévoit une hausse des pensions inférieure à l’inflation, d’où ce titre « les retraités touchés au porte-monnaie ».

Sur le même sujet, Les Echos annoncent un « tour de vis sur le pouvoir d’achat des retraités », thème de l’éditorial du quotidien économique.

Ce qui vient de se passer avec les retraites ne serait qu’un début : « en décidant d’augmenter les pensions moins que l’inflation, les partenaires sociaux ont sans doute donné le coup d’envoi d’une vague désindexation des revenus. (...) Avec le souci d’équité qui est le sien, le gouvernement devait logiquement prendre une décision analogue pour les retraites du secteur public, aux augmentations aimablement financées par les contribuables ».

Terminons par le titre de Une du Parisien : « Retraites : le dur retour à la réalité ». Comment remettre à flot les comptes de l’assurance-vieillesse ? Question posée dans le dossier du Parisien qui liste les différents scénarios possibles. Parmi eux, l’allongement de la durée de cotisation et un départ à la retraite plus tardif.

Pourquoi pas ? Pourrait confirmer un certain François qui, à 76 ans, commence, lui, une carrière de pape…

 

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