Le gaz russe à la recherche de nouveaux débouchés

Le géant du secteur gazier Gazprom vient de valider un important projet d'usine de liquéfaction de gaz naturel en Extrême-Orient, qui doit lui ouvrir de nouvelles perspectives sur le marché asiatique.

L'usine doit être construite sur la presqu'île de Lomonossov près de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe. Elle doit commencer à entrer en fonction en 2018 pour fournir les marchés asiatiques. Elle comportera trois lignes de production, chacune des lignes disposant d'une capacité de 5 millions de tonnes par an de gaz naturel liquéfié.

L'usine de Vladivostok sera alimentée par le gaz produit sur l'île de Sakhaline, en Extrême-Orient, et sur plusieurs gisements en Sibérie.

La Russie fait encore office de novice sur le marché du GNL, la majeure partie de sa production transitant par des gazoducs, mais elle est soucieuse d’améliorer ses positions dans ce secteur, au moment où la consommation pâtit de la crise économique en Europe, et alors que la demande reste solide et les prix relativement élevés dans la région Asie Pacifique.

Récemment, Vladimir Poutine a plaidé en faveur d’un renforcement de la production de gaz naturel liquéfié en Russie. Il s'est dit prêt pour cela à libéraliser les exportations de gaz russe. Actuellement, Gazprom détient le monopole des exportations de gaz, les autres sociétés devant passer des contrats avec ses filiales pour exporter leurs produits.

Novatek, deuxième producteur du pays réclame la levée de ce monopole. Début janvier, il a annoncé un accord avec Gazprom pour créer une co-entreprise de production de GNL dans le Grand nord russe, sur la péninsule de Iamal. De son côté, le géant pétrolier public Rosneft, de plus en plus présent sur le marché gazier, a également demandé à avoir accès aux exportations de GNL à partir des gisements de l'Arctique.

« Si la Russie ne mène pas de politique active dans ce domaine, elle risque de perdre ce marché », a pronostiqué le président russe, précisant que la création d’une usine de production de GNL prenait en moyenne de 5 à 7 ans. Or la Russie a du retard par rapport à d'autres pays producteurs : elle ne dispose aujourd'hui que d'un terminal de liquéfaction opérationnel sur l'ile de Sakhaline en Extrême Orient. 

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