L’exercice s’annonce plutôt délicat ce soir pour le chef de l’Etat. Toute la presse est au moins d’accord sur ce point…
« L’année 2012 se termine par un camouflet », relève Le Figaro, à savoir la censure de la taxe de 75 % par le Conseil constitutionnel. « Et pour 2013, poursuit le journal, il n’a rien de bon à annoncer. Les temps sont durs pour François Hollande, qui prononce ce soir à 20 heures ses premiers vœux de président de la République aux Français. Une intervention placée sous le signe de la crise, alors que sa parole est, jour après jour, mise à mal. »
Libération s’inquiète pour sa part de ce qu’il qualifie de « nouveau fiasco pour l’exécutif » et appelle à une réforme fiscale d’envergure : « avant que le Président n’adresse ses vœux aux Français, permettons-nous de lui en souffler un partagé par de très nombreux citoyens : qu’en 2013, la gauche renonce aux rustines symboliques pour enfin mettre en œuvre une grande réforme fiscale redistributive. En cette année sans élection, soupire Libération, c’est le moment ou jamais. »
« Le courage de gauche, renchérit L’Humanité, ce serait d’engager une véritable révolution fiscale, avec une taxation des revenus du capital au même niveau que ceux du travail, avec un impôt plus progressif jusqu’aux tranches supérieures, avec l’instauration d’un revenu maximal par an, comme le propose le Front de gauche. La bataille est-elle perdue ? Non, elle recommence. »
Du pain sur la planche !
Plus largement, François Hollande va avoir fort à faire en cette année 2013… Le Parisien nous détaille ce qu’il appelle « les douze travaux » du président. On va citer les plus importants…
1 : inverser la courbe du chômage
2 : réduire les déficits à 3%
3 : libérer les otages et intervenir au Mali
4 : remonter dans les sondages
5 : éviter de traîner le boulet des 75%
et 6 : muscler le gouvernement...
« Tout au long du week-end, précise Le Parisien, François Hollande et ses proches conseillers ont planché sur l’allocution, qui durera moins de dix minutes “pour donner de la force au message”. Son idée : donner une feuille de route, fixer enfin un cap. 2012 aura été rude, bien davantage sans doute que ne l’avait anticipé le candidat Hollande. Mais 2013, il veut encore le croire, doit être l’année du redressement. Du moins de son amorce. Comme ses prédécesseurs, et parmi eux François Mitterrand, relève encore Le Parisien, il mettra au centre de ses priorités la bataille pour l’emploi. Avec en ligne de mire l’inversion de la courbe du chômage à la fin de l’année. »
Et ça ne sera donc pas facile… En effet, pointe Le Journal de la Haute Marne, « il faudra une sacrée force de conviction au chef de l’Etat pour nous persuader que le bout du tunnel est une affaire de trois ou quatre trimestres. Les Français ne sont plus dupes. Ils sont bien conscients que leur pays ne se remet toujours pas de la crise de 2008. Quatre ans de galère, ça vous construit un scepticisme aussi ample que nos déficits publics. »
Enfin pour Le Midi Libre, « pour regonfler le moral des troupes, François Hollande devra employer un ton résolument optimiste, ambitieux, voire guerrier. Ce qui n’est pas sa vraie nature. Car au-delà du discours officiel, les Français ont besoin d’assurance et de confiance pour affronter la prochaine année. Avec, à leur tête, non pas un funambule, mais un président conquérant. »
Espoirs…
Alors, il y a tout de même « des raisons d’espérer »… Un message très chrétien. Normal ! Puisqu’il est lancé en Une par La Croix. En effet, précise le quotidien catholique, « à l’heure du bilan de fin d’année, nombreux sont les dirigeants et analystes à entrapercevoir, avec raison, le bout du tunnel de cette crise dans laquelle sont plongés notre pays et le continent. » Pour ce qui est donc de la crise de l’euro, « le pire est derrière nous », affirme La Croix. Qui plus est, « la paix fait de petits pas dans le monde », note le journal, avec notamment l’exemple de la Birmanie, où « l’opposante Aung San Suu Kyi a été élue députée pour la première fois en avril dernier. » Enfin, La Croix note aussi des progrès dans le domaine de la santé, notamment dans la lutte contre le sida.
Rétro…
Enfin, nous revenons à Libération avec une rétrospective pour le moins originale… Libération qui, dans un cahier spécial, unit les personnalités de l’année, « pour le meilleur et pour le pire » : on trouve pêle-mêle, Copé et Fillon ; Arnaud Lagardère et sa compagne Jade ; Sarkozy et Hollande ; Montebourg et Mittal ; Apple et Samsung ; ou encore, Standard & Poor’s…
Et puis Libération met en avant également les mots ou expression de l’année, largement cités et commentés dans cette même revue de presse : gaz de schiste ; choc de compétitivité ; pain au chocolat ; tablette ; redressement productif ou encore anaphore… Vous vous souvenez de cette figure de style ? « Moi, président de la République, moi président de la République… » François Hollande l’avait répété 15 fois lors du débat de l’entre-deux tours… Alors ce soir, celui qui est depuis lors président va-t-il retrouver le sens de la formule ? A l’année prochaine !