Stupeur dans les médias béninois… Le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi, a échappé à un empoisonnement la semaine dernière au cours de son long périple qui l’a conduit en Afrique du Sud, à Kinshasa, en Ethiopie, à Washington et à Bruxelles. La presse de Cotonou annonce la nouvelle, Le journal 24 Heures au Bénin, entre autres, qui précise que l’ancien ministre Soumanou Moudjaïdou, le médecin et la nièce du Chef de l’Etat ont été arrêtés dimanche matin.
« Selon des sources proches de l’enquête, poursuit le journal, les mis en cause ont avoué dans leurs dépositions que l’opération consistait à substituer des comprimés que prend habituellement le Chef de l’Etat par d’autres comprimés identiques mais aux propriétés toxiques. (…) Et on apprend que c’est M. Moudjaïdou qui aurait transmis les fameux médicaments aux autres complices. »
Le site d’informations béninois L’Araignée s’interroge : « qu’est-ce-qui a pu conduire à cette situation ? Que reproche-t-on à Soumanou Moudjaïdou ? Est-ce en rapport avec sa gestion en tant que Directeur général de la Sodeco, la Société de Développement du Coton, ou bien cela a-t-il un rapport avec son passage à la tête du ministère de l’Industrie et du commerce, ou encore, se serait-il compromis à son ancien poste de conseiller technique du Président Boni Yayi ?
Autre piste, relève L’Araignée, l’interpellation de Soumanou Moudjaïdou serait-elle en rapport avec ses liens avec Patrice Talon, l’un des principaux actionnaires de la Sodeco et qui a dû fuir du pays suite à des menaces d’arrestation ? En attendant les réponses à ces nombreuses interrogations, note le site s’information béninois, la liste des personnalités interpellées et/ou écrouées puis relâchées s’allonge. »
« Bénin, la déchirure » : c’est le titre de l’éditorial de La Nouvelle Tribune , toujours à Cotonou. « Le Bénin, notre pays ressemble, par les temps qui courent, à un panier de crabes, déplore le quotidien. (…) Chaque jour apporte son lot d’affaires, les unes aussi graves que les autres. » Dernière en date, donc : ce « complot d’assassinat manqué contre le Chef de l’Etat. La nouvelle est lourde, soupire La Nouvelle Tribune. Jusqu’à plus ample informé, nous restons dans une expectative inquiète.
De graves informations circulent. Ni on ne les confirme ni on ne les dément. C’est de nature à tout pourrir. Des arrestations de personnalités se poursuivent. Personne ne peut prévoir jusqu’où nous conduira ce nouvel épisode mouvementé de notre vie nationale. En attendant, les maquis, les buvettes, les administrations, les salons de coiffure bruissent de toutes sortes de spéculations. »
Le Nord-Mali : une nouvelle Mecque ?
Le Mali à présent, avec des renforts en hommes et en matériel qui continuent d’affluer dans le nord du pays. C’est ce que relève notamment Le Figaro à Paris : « les djihadistes ont reçu ces derniers jours des renforts. 'Ils sont arrivés vendredi ou samedi sur des gros 4×4 avec des armes. Ce sont des étrangers. Il y a des Soudanais mais aussi d’autres Arabes comme des Tunisiens', affirme un habitant de Gao, cité par le journal, qui estime leur nombre à '100 ou 150 combattants'. (…)
Un autre groupe de mercenaires étrangers aurait rejoint Tombouctou, la cité des Saints contrôlée par les Touaregs d’Ansar Dine et par Aqmi. Selon plusieurs sources, précise Le Figaro, cet afflux de salafistes est la conséquence de l’arrivée d’un fort convoi en provenance de Libye. Cette colonne, forte de 50 à 60 véhicules, aurait atteint le Mali en fin de semaine après avoir traversé le nord du Niger. (…) L’objectif de ce convoi, plus que l’apport de troupes aguerries, serait l’approvisionnement en armes des islamistes. »
Triste constat pour Le Pays au Burkina : « en cette veille de Tabaski (…), les centaines de combattants extrémistes, qui accourent au Nord-Mali dans le but d’aider les islamistes qui y règnent illégalement à résister à une éventuelle intervention militaire internationale, croient ainsi avoir trouvé leur lieu de pèlerinage. Ils voient dorénavant dans le septentrion malien une nouvelle Mecque, voire un nouveau champ de guerre sainte à remporter à tout prix. »
Mais les islamistes ne seraient pas les seuls à fourbir leurs armes… Certains habitants de Gao seraient en train de s’équiper : c’est du moins ce qu’affirme l’envoyé spécial du site d’information malien Koaci . « Depuis notre discrète arrivée, le bruit d’une guerre imminente plane sur la cité, colonisée successivement par des mouvements radicaux. C’est sans nul doute ce contexte de tension sahélienne, qui pousse certains habitants de la ville et de ses environs à discrètement s’armer de fusils, pistolets et autres armes blanches. Selon notre enquête, les armes viendraient d’un réseau de commerçants bien établi entre la Mauritanie et le Nord du Mali.
La motivation à l’armement est claire, poursuit Koaci, la volonté de participer à la chasse aux islamistes et de se protéger en cas de tentative de prise en otage, voire de vengeance. Cette dernière est palpable au sein de la population lors des confidences, on craint que si intervention militaire il y a, comme annoncé, les islamistes s’en prennent aux populations. »
Et l’envoyé spécial de Koaci de conclure : « À Gao, le désir de retour à l’intégrité territoriale est une réalité même si certains habitants se sont laissés convaincre par les islamistes. »