A la Une : la mort annoncée de la sidérurgie Lorraine

« Florange amer », soupire Métro en Une. « Le couperet est tombé hier pour les salariés du site : ArcelorMittal a décidé de fermer définitivement les hauts fourneaux arrêtés depuis plus d’un an », précise le quotidien gratuit.

«'Meurtre social' à Florange», s’exclame pour sa part Libération. Libération qui reprend ainsi l’expression utilisée hier par un syndicaliste CFDT de l’usine. « Mittal a annoncé, hier, la fermeture des hauts fourneaux et laisse à peine deux mois à l’Etat pour trouver un repreneur », constate le journal.

Libération donne largement la parole aux salariés, amers : «Je fais de l’acier liquide depuis six ans, ça n’intéresse plus aucune boîte aujourd’hui, se désespère Sébastien, 28 ans. Mittal, lui, s’en sort de la meilleure des façons, il refile la patate chaude au gouvernement. »

« Sarkozy a eu son Gandrange. Hollande risque d’avoir son Florange, constate le Journal de la Haute-Marne. Il est difficile d’imaginer en effet que les deux hauts fourneaux lorrains trouvent preneur en deux mois. Le délai fixé au gouvernement français par l’aciériste ArcelorMittal paraît surréaliste quand on connaît la situation du secteur. Et le groupe sidérurgiste sait très bien qu’il ne verra aucun concurrent s’installer à proximité de ses installations. »

Résignation ?

Et dans l’ensemble des éditoriaux ce matin, on sent une forme d’impuissance et de fatalité… A L’instar du Midi Libre : « ces hauts-fourneaux symboles de l’industrie française dans l’Est ressembleront bientôt à ces terrils du Nord, attributs passés d’une région riche en charbon. La sidérurgie française se meurt et rien n’y fera. Ni Sarkozy ni Hollande et encore moins Montebourg, ministre du 'Redressement improductif'.

On ne peut rien reprocher à ces trois hommes sur leur implication dans ces dossiers, ni leur envie de préserver l’emploi, ni la manière de gérer l’instant, mais comment ne pas se rendre à l’évidence, relève Le Midi Libre : la France n’est plus une terre compétitive. »

En effet, complète La Nouvelle République, « à l’heure où les Chinois et les Indiens tirent l’acier au kilomètre et les prix au centième de yuan ou de roupie, ce trésor immatériel (de la sidérurgie lorraine) relève de la piété mémorielle, de la nostalgie racinaire, de l’archéologie industrielle. Du passé en un mot, qui semble vouloir nous tenir lieu de destin, à nous autres Européens. »

L’Humanité pour sa part s’indigne contre la direction du groupe : « le PDG d’ArcelorMittal, ami du président des riches sorti, annonce la fermeture de ses hauts-fourneaux lorrains. La 21e fortune mondiale a donc pressé le citron, reçu des dizaines de millions d’euros de fonds publics, pour engraisser ses profits personnels en toute impunité sous le précédent pouvoir. »

Quoi qu’il en soit, « ils tombent comme les feuilles mortes, constate Ouest France. Les uns après les autres. Jour après jour. C’était attendu, certes. Mais les plans sociaux en cascade minent durement cette rentrée sociale. »

Et le quotidien de l’ouest de s’interroger : « que faire pour stopper l’avalanche et la forte poussée du chômage qui en résulte ? La droite a beau jeu, aujourd’hui, de se mettre en travers du gouvernement en raillant ou son 'inaction'. Quand la gauche affirme, à raison, qu’elle a hérité d’une situation avec des plans cachés sous le tapis par l’ancienne équipe au pouvoir. Une certitude, affirme Ouest France : le débat ne devrait pas se réduire à ces querelles politico-politiciennes au moment où des femmes et des hommes se battent, au quotidien, pour sauver leurs emplois et assurer un avenir à leur famille. »

Approximations…

A la Une également, l’affaire Merah qui revient sur le devant de la scène médiatique avec Libération. Libération qui dénonce en Une « les ratés des policiers ». En effet, précise le journal, « un document exclusif et l’audition de l’ex-directeur du Renseignement intérieur montrent que Mohamed Merah aurait pu être neutralisé avant la tuerie de l’école juive à Toulouse. »

Ce document, publié par Libération, est un procès-verbal établi par la police judiciaire de Toulouse le 17 mars, soit deux jours avant le massacre, un procès-verbal dans lequel le nom de Merah apparaît par deux fois…

Et Libération de constater : « une enquête mal partie, des informations mal transmises, des services mal coordonnés, autant d’approximations qui dissimulèrent Merah et sa famille, pourtant rapidement sur l’écran radar des suspects. Avec, pour résultat, la perte d’un temps précieux qui permit au tueur de continuer à tuer. Mais ce n’est là qu’un aspect, et une version, de la tragédie toulousaine, relève Libération. (…)

L’autre partie du mystère, encore intacte, tient à la folie qui a consisté à relâcher la surveillance d’un individu dont le parcours, les attaches, les déplacements sur les lieux du jihad international, dessinaient le portrait presque caricatural d’un candidat au passage à l’acte. »

Suspicion !

Enfin, dans cette actualité plutôt morose, la suite de l’affaire des paris illégaux présumés… « Tricherie : les charges s’accumulent contre les stars du handball », constate Le Figaro en Une, avec la photo du champion olympique, Nicola Karabatic. « Les joueurs de Montpellier reconnaissent avoir parié, mais nient avoir truqué le match », relève le journal. Mais le procureur semble convaincu du contraire…

« Nikola Karabatic, la chute d’une idole », titre Le Parisien qui note que « le joueur et six de ses coéquipiers seront déférés aujourd’hui devant un juge d’instruction. »

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