Une part du nickel calédonien sera transformée en Chine

La Société minière du Pacifique Sud (SMPC) aux mains des indépendantistes kanaks, vient de signer un accord avec le premier groupe minier chinois, Jinchuan. Objectif : transformer le nickel calédonien dans une usine du sud de la Chine.

La Nouvelle-Calédonie dispose du quart des réserves mondiales de nickel, le métal indispensable à la fabrication de l'acier inoxydable. Mais il n'existe à ce jour, sur le sol calédonien, qu'une usine de transformation du minerai en hydroxyde de nickel : celle de la Société Le Nickel (SLN), la filiale d'Eramet, implantée dans le sud de l'île principale. Les autres grands projets qui pourraient donner une plus-value à la richesse du sous-sol calédonien tardent à se concrétiser.

L'immense usine de transformation de Vale à Goro, dans le sud du territoire d'outre-mer a subi accident sur accident, dont une fuite d'acide sulfurique, qui l'a forcée à se déclarer en état de force majeure. Quant à l'usine géante de Koniambo, projetée dans le nord par la Société minière du Pacifique sud et par Xstrata, le groupe minier suisse, elle n'a pas encore vu le jour. Alors en attendant, cette même Société minière du Pacifique Sud, aux mains des indépendantistes kanaks, multiplie les contrats pour exporter le minerai brut. C'est toujours un revenu pour la province nord de l'archipel.

Un premier contrat avait déjà été conclu avec le groupe métallurgique sud-coréen Posco qui importe le minerai calédonien pour produire, en Corée, 30 000 tonnes de ferronickel. Aujourd'hui c'est avec le numéro un des mines en Chine, le groupe d'Etat Jinchuan, que les indépendantistes kanaks ont signé un accord de principe pour fournir 2,3 millions de tonnes par an de minerai à une usine de ferronickel du sud de la Chine ; 30 000 tonnes de ferronickel devraient en sortir également, dans cinq ans.

Ces contrats soulignent l'appétit des compagnies asiatiques pour le nickel calédonien : malgré la santé flageolante de l'industrie mondiale de l'acier, on continue à fabriquer énormément d'inox en Asie. Or l'Indonésie, l'un des premiers fournisseurs de nickel dans cette région du monde, vient d'instaurer une taxe à l'exportation des minerais bruts, qui pousse ses acheteurs traditionnels, y compris le Japon, à se tourner vers le nickel de Nouvelle-Calédonie.

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