Rediffusion de l'émission du 15 novembre 2011.
Jules Hoffmann a effectué toute sa carrière dans un laboratoire du CNRS dédié aux recherches sur les mécanismes biologiques qui activent le système immunitaire. C’est à la fin des années 1980 qu’il a le « coup de génie » qui décidera du reste de sa carrière. Il décide de consacrer tous ses efforts à l’étude d’une mouche minuscule connue depuis un siècle dans les laboratoires du monde : la drosophile ou mouche du vinaigre. Cet insecte, qui ne vit que quelques semaines, est en fait un système vivant simplifié possédant de nombreuses caractéristiques communes avec les mammifères. Comme les humains, la drosophile doit affronter de nombreux agresseurs viraux ou bactériens. Pour se défendre, elle ne possède qu’une seule parade. Elle fabrique dans son sang des molécules chimiques chargées de détruire les envahisseurs.
Ce système immunitaire élémentaire lui permet de survivre depuis plus de 700 millions d’années. En identifiant le récepteur responsable de ce processus de défense chez la drosophile, Jules Hoffmann a renouvelé la compréhension du système immunitaire des vertébrés. Les applications dans la santé humaine de cette découverte sont immenses et restent pour la plupart à découvrir. « Près de 75 % des gènes impliqués dans des pathologies humaines ont des homologues chez les insectes », précise Jules Hoffmann.