A la Une : le retour à Bamako de Dioncounda Traoré

Le président de la transition malienne doit quitter Paris dans la journée. Et Le Républicain lui souhaite la « bienvenue ». Pour le journal malien, Dioncounda Traoré « a choisi le parti du courage, du sacrifice et de la patrie. C’est plus que louable et la seule signification du geste du président revenant sur les lieux de l’agression du 21 mai, dont il fut l’objet vaut tous les discours patriotiques. » Voilà pour l’accueil réservé par Le Républicain.

Fasozine se veut plus terre à terre : « la balle est maintenant dans le camp de Dioncounda Traoré. C’est à lui qu’il revient de maintenir ou de limoger l’équipe gouvernementale en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale pour le 31 juillet au plus tard ».

L’échéance approche. Le président peut en tout cas compter dans cette mission sur son Premier ministre de transition. Une mission « difficile » note Le Journal du Mali, c’est pour cela que « Cheick Modibo Diarra a besoin de soutien ». Le quotidien dénonce les attaques venues du camp favorable au putsch et en particulier du FDR, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République. Le seul tort de Cheick Modibo Diarra ? « Se trouver sur le chemin des hommes politiques cupides, répond le Journal du Mali, il faut donc le soutenir. »

Et la tâche s’annonce également ardue pour un président coincé « entre le marteau et l’enclume » reprend Fasozine. Le quotidien burkinabé résume la « délicate équation que doit résoudre Dioncounda Traoré » : « comment intégrer les groupes armés qui occupent le Nord Mali, que l’on dit sous l’influence des islamistes sans remettre en cause la souveraineté malienne que l’on revendique à cor et à cri à Bamako ? »

La situation au Mali

C’est l'un des sujets discutés hier par François Hollande et Alassane Ouattara. Première rencontre entre les présidents français et ivoirien à l’Elysée. « La météo est revenue à sa température normale : 30 degrés, la chaleur des retrouvailles », se réjouit Fraternité Matin. Alassane Ouattara est considéré comme un ami de longue date de Nicolas Sarkozy, mais pour l’envoyé spécial à Paris du journal ivoirien, cela n’interfère pas dans les relations entre Paris et Abidjan : « que l’on vote à gauche ou à droite en France, qu’un président succède à un autre en Côte d’Ivoire, la vieille amitié franco-ivoirienne demeure ».

Le rendez-vous sous les dorures de l’Elysée a duré une heure et quart, « 75 minutes, le temps nécessaire pour mettre tout à plat », estime L’Observateur à Ouagadougou. Même si Alassane Ouattara n’est pas le premier président africain reçu par François Hollande, « ce n’est pas tous les jours qu’un N° 1 français accorde autant de son précieux temps à un dignitaire africain. Preuve que la Côte d’Ivoire est bien un pays qui compte pour l’hexagone et la realpolitik a repris ses droits » selon L’Observateur.

GuinéeConakryInfo est du même avis. « Alassane Ouattara n’a pas trop mal réussi le virage qui consistait à passer de la relation quasi-familiale, entre lui et Nicolas Sarkozy à des rapports tout au plus normaux avec son homologue français. » Mais le site d’information burkinabè regrette que « d’autres volets notamment la réconciliation et la justice en Côte d’Ivoire, n’aient pas été suffisamment » abordés entre Paris et Abidjan.

Le Pays voit dans cette visite d’Alassane un revers pour les partisans de l’ancien président ivoirien.

Les pro-Gbabgo « sont déçus et pour cause : on a déroulé le tapis rouge à Alassane Ouattara à l’Elysée. Et dès son arrivée, le nouveau chef de l’Etat ivoirien a obtenu un accord d’annulation de la dette ivoirienne. Qui dit mieux ? », clame le journal burkinabè. « Les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo qui avaient dansé et chanté à l’élection de François Hollande, avaient vraiment cru que Nicolas Sarkozy battu, les portes allaient se refermer, une à une, devant son ami Alassane Ouattara et ses proches. Mais, en Occident, l’adversaire politique n’est pas un ennemi. Le clan Gbagbo paie donc pour avoir été naïf ».

Yamina Benguigui est depuis 2 jours en visite en République démocratique du Congo

La presse congolaise se demande quel message la ministre française déléguée à la Francophonie apporte avec elle. Une visite avec en toile de fond, le suspens sur la participation ou non de François Hollande au prochain sommet de la Francophonie à Kinshasa. « La digne représentante du président français va-t-elle donner aux autorités congolaises des injonctions à observer strictement sans quoi le président français ne viendrait pas en RDC ? Dans cette hypothèse, elle aurait mieux fait de rester chez celle », juge sans détour L’Avenir. Le journal regrette que « pour mieux noyer la RDC, ses détracteurs s’acharnent beaucoup plus sur l’accessoire, l’organisation du sommet de la Francophonie plutôt que compatir avec des milliers des Congolais tués » dans l’est du pays. Et de conclure : « la controverse autour de la venue ou non de François Hollande au sommet de Kinshasa est un faux débat. »

Direction l’Afrique Australe où la presse revient sur la rencontre entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana

Toujours pas d’accord entre les deux protagonistes de la crise malgache. Mais ils vont se revoir dans quelques jours. Le site d’information malgache Sobika dénonce la « situation inédite qu’est celle des journalistes » de la Grande île. (…) Les envoyés spéciaux des médias malgaches ont dû « aller chercher les informations auprès de leurs pairs étrangers. » C’est par une dépêche de l’Agence France-Presse que les journalistes ont appris que le président de transition avait quitté l’île de Desroches depuis quelques heures. « Cette véritable rétention d’information contribuera-telle à faire passer la pilule, quelle qu’elle soit, à l’issue de cette rencontre considérée comme étant celle de la dernière chance ? » Sobika.com « en doute (…) car au pays, les spéculations et les rumeurs vont bon train ».

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