Le poids croissant des légumes secs dans le commerce alimentaire mondial

A quand les produits dérivés sur les lentilles et autres légumes secs ? C'est une demande du principal organisme international représentant cette filière. Une filière qui pèse désormais 100 milliards de dollars.

Offrir un outil de couverture aux producteurs et aux acheteurs de lentilles rouges et de pois jaune, c'est la demande, ce dimanche, de la Confédération internationale du commerce et des industries des légumes secs (CICILS), basée depuis trois ans à Dubaï ! A ce jour, il existe un seul contrat à terme sur un légume sec : il s'agit du « chana », une variété de pois chiche, à la bourse de Bombay. Mais les volumes sont si petits que ce marché est très manipulable, la volatilité des cours y est d'ailleurs extrême en ce moment.

Pourtant tous les légumes secs, lentilles, pois chiches, pois cassés, pois cajan, font l'objet d'un commerce international de plus en plus important. Pour la bonne raison que le principal pays consommateur au monde, l'Inde, en consomme 5% de plus par an, du fait de sa croissance démographique ; mais que ce régime végétarien riche en protéines, l'agriculture indienne ne peut plus l'assurer à sa population parce que la production stagne. L'Inde doit donc importer de plus en plus de légumes secs : 3 à 4 millions de tonnes, sur les 9 millions qu'elle consomme par an. Ses fournisseurs principaux sont l'Australie, le Canada, la Russie, la Birmanie, mais aussi et de plus en plus, l'Afrique. Ethiopie, Kenya, Malawi, Mozambique, Tanzanie : les exportations de légumes secs de ces pays vers l'Inde devraient encore croître de 20% cette année. L'Afrique sera dans quelques années le premier fournisseur de pois cajan de l'Inde !

Le temps où les légumineuses à graines ne faisaient pas le poids, parce qu'elles étaient avant tout des productions vivrières, est révolu. Aujourd'hui elles suscitent un intérêt croissant des chercheurs. A la fin de l'an dernier, on a décrypté le génome du pois cajan ou pois d'Angole. Ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour améliorer les variétés. Car le principal souci des légumes secs, c'est la faiblesse des rendements à l'hectare, en comparaison du blé ou du riz, c'est d'ailleurs pourquoi ils sont délaissés par les agriculteurs en Inde - d'autant que New Delhi préfère subventionner massivement les céréales. Mais le regain des légumes secs, grâce à des programmes tels que «Tropical Legumes II» (initiative conjointe de la Fondation Gates et des centres de recherche sur l'agriculture tropicale ICRISAT, CIAT et IITA) est réel dans les zones tropicales d'Afrique et d'Asie : ces légumineuses à graines n'ont pas besoin de beaucoup d'eau ; en outre elles nourrissent les sols en azote.

 

 

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