Le riz, denrée de base de l'alimentation en Asie mais aussi en Afrique

Sur le marché international du riz, c'est le choc des titans thaïlandais et indien. 

On peut se massacrer à coup de chargements de riz, c'est ce qui se passe en ce moment entre l'Inde et la Thailande. La Thaïlande est traditionnellement le premier exportateur mondial de riz, une dizaine de millions de tonnes par an. Mais cette année cela coince sérieusement à l'embouchure de la Chao Praya, le fleuve sur les rives duquel est construit Bangkok. Les exportateurs Thaïlandais en sont à menacer de cesser leurs activités. Il faut dire qu'ils ne sont pas à la fête.

Au mois de janvier dernier, ils ont exporté à peine 360 000 tonnes, 60 % de moins que d'habitude. Ce n'est pas qu'ils manquent de riz, malgré les inondations qui ont submergé certaines zones rizicoles de Thaïlande l'an dernier, vous vous en souvenez certainement. Non, c'est d'abord que le gouvernement thailandais a changé et qu'il a changé de politique. Il a décidé de donner la priorité aux producteurs, aux fermiers et aux consommateurs plutôt qu'aux exportateurs. La conséquence, c'est que le prix du riz sur le marché intérieur thailandais est très cher.
Le riz thailandais n'est plus concurrentiel. Il l'est d'autant moins qu'un autre exportateur est arrivé sur le marché mondial. Et cela fait du bruit beaucoup de bruit parceque cet exportateur n'est autre que l'Inde, un mamouth pour ce qui est de la production de riz.

Après quatre ans d'abstinence, toute frontières fermées, interdiction d'exporter, les Indiens ont tourné casaque. Sus au marché international, vendons, a dit le gouvernement à ses exportateurs. Et les exportateurs vendent. Objectif, 4 millions de tonnes sur l'année 2011-2012. Bien sûr, s'ils veulent vendre, les exportateurs indiens doivent ajuster leurs prix à la demande et à la concurrence. La concurrence étant essentiellement thaïlandaise, pour lui couper l'herbe sous le pied, les Indiens cassent les prix. Ils vendent au détriment des Thaïlandais dont le riz est très cher. Mais le riz indien aussi reste cher. Parce qu'il ne faut pas rêver.

Ce n'est pas parce que ces deux titans du marché du riz s'affrontent à coup de cargos et de centaines de milliers de tonnes de grains blancs que les cours mondiaux ont beaucoup baissé. Il y a cinq ans une tonne de riz valait 400 dollars, elle en vaut aujourd'hui 6 ou 700. Les exportateurs thaïlandais crient misère. Mais on n'est pas tellement enclin à leur tendre un mouchoir pour essuyer leurs larmes.

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