Le conflit stagne
Après sept années d’âpres négociations, la communication entre les deux parties ne passe plus de tout. Chacun campe sur ses positions. Les marchands de Paul-Bert et de Serpette dénoncent la rationalisation forcée du site et craignent pour la culture populaire des puces. Et la société foncière Grosvenor, soucieuse de faire fructifier son investissement, verrait bien ce site remis au goût du jour, donc modernisé, harmonisé. La guerre de position continue.
L’univers où les tentations ne manquent pas
Et pendant ce temps-là, les affaires continuent. Les visiteurs deviennent les clients. Mais avant d’acheter quoi que se soit, mettons-nous d’accord: les marchés des antiquaires et ceux des vendeurs à la sauvette aux alentours - et qui font aussi partie des puces - ce n’est pas la même chose. En ce qui concerne les antiquaires, oui, on peut négocier les prix, mais il ne faut pas pousser l’exercice à l’extrême. Les temps sont difficiles, les 20% de remise sont acceptés par respect de la tradition, mais aller au-delà c’est du marchandage, et c’est très mal vu par les antiquaires. On n’entre pas dans ces allées comme chez un marchand de tapis. Evidemment, les commerçants accueillent les visiteurs avec sollicitude. Mais, ils distinguent très vite un passionné d'un simple badaud. Il est bien vu de discuter tranquillement, d'exprimer son goût pour de belles choses … se faire admettre dans un club en quelque sorte. Difficile de garder la tête froide !
Jamais sans mon guide
Mais comment dans tout cela reconnaître un objet authentique ? Le mieux c’est d’avoir du flair. A défaut, on peut louer les services d’un guide. On les déniche sur place en parlant avec les marchands, ou en consultant des blogs anglo-saxons. Se faire aider par un guide, c'est un vrai plus : il connaît les bons marchands, qui vendent - justement - des objets authentiques. En général, il parle plusieurs langues. Et il a du temps. Beaucoup de personnes à la retraite mettent ainsi leur expertise au service des chineurs, et arrondissent par la même occasion leurs fins de mois. Il y a bien quelques tricheurs qui fournissent de l’authentique « à la chaîne », mais ils se font très vite repérer par les autres marchands, qui leur font comprendre que ce n’est pas un endroit pour eux.