A la Une de la presse française: le froid

La France et l’Europe grelottent et givrent sous la bise venue de Sibérie. Cette vague de froid « met la France à l’épreuve », lance Le Figaro, qui note que les consommations de gaz et d’électricité atteignent des records absolus. Mais une telle offensive du général hiver met aussi les gouvernements « sous pression, complète le journal. Comme à chaque chute de température, ils doivent garantir le confort de leur population. Obligation de résultat qui peut leur coûter cher dans toutes les acceptions du terme ». Et comme souvent, en France, aussi vite qu’un patineur sur un lac gelé, le sujet glisse vers des considérations politiques. Car si la période est « aux comparaisons entre la France et l'Allemagne, force est de reconnaître que, sur ce front, la première est mieux lotie que la seconde. Grâce à notre industrie nucléaire, qui assure 75 % de notre production d'électricité », s’enorgueillit Le Figaro. Voila pourquoi « on ne peut (…) que regretter les options paradoxales du candidat socialiste à la présidentielle (François Hollande) : négliger les bienfaits de l'orthodoxie budgétaire, mais épouser les aberrations du catéchisme antinucléaire! »

En tout cas, si la consommation d’énergie a tutoyé les records hier en France, elle a aussi fait des victimes, complète Le Journal de la Haute-Marne, qui s’émeut de la situation des sans-abri, « réduits à subir la loi du ciel. Quand les uns n'ont rien, les autres ont bien du mal à supporter le moindre petit degré de moins qui rendrait la soirée si inconfortable. Oui, l'hiver, le vent vous glace les os. Mais un mort de froid est toujours un mort de trop. Hier soir, ils étaient déjà 120 en Europe à avoir succombé », s’indigne le quotidien.

Port-Saïd : stade de la haine

Le drame du stade de Port-Saïd, c’est un match de football qui se solde par 74 morts avant-hier en Egypte, et dont Libération fait ce matin sa manchette. Car ce match est la « parabole d’un pays qui se regarde sombrer », dit à Libé un jésuite spécialiste de l’Egypte. Là encore, l’événement déborde du cadre d’une tragédie liée au seul football et glisse vers le politique. Ce drame de Port-Saïd est lié à cette « incertitude dans laquelle (l’Egypte) se débat, analyse Libération. On a cru, un temps, que s'était scellé un pacte faustien : à l'armée, le pouvoir régalien et des prébendes économiques mirobolantes ; aux Frères musulmans, l'encadrement de la société (…) Aujourd'hui, aucune de ces deux forces ne fait suffisamment confiance à l'autre pour en rester là. Les rapports de force tournent à l'épreuve. Les plus optimistes parient sur la durée et veulent croire que ce peuple, qui a inventé la victoire des pierres sur la mort, s'inventera un nouveau destin. Mais il ne manque pas d'obstacles sur sa route ».

Ce qui s’est passé à Port-Saïd est un acte de « guerre civile », rehausse La Presse de la Manche. Le pouvoir militaire ayant interdit manifestations et rassemblements pour éviter les débordements, c'est dans l'enceinte du stade que la haine des habitants de Port-Saïd contre les Cairotes s'est exprimée sans retenue », se récrit le quotidien, qui complète : « la tragédie du stade de Port-Saïd révèle une fracture puissante au sein du peuple égyptien ».

Sénégal : brise ou tempête ?

La presse française évoque aussi ce matin la situation au Sénégal, où l’opposition appelle maintenant à la démission du président Wade. « Paris et Washington mettent Wade sous pression », relève Le Figaro, en référence, d’abord, à la phrase prononcée par le ministre français des Affaires étrangères avant-hier - Alain Juppé avait demandé que le « passage de générations soit organisé » ; ensuite, à la déclaration de la porte-parole du département d’Etat américain, qui estimait que « l’attitude digne d’un chef d’Etat serait de céder la place à la prochaine génération ». Pressions peut-être, mais Le Figaro estime que les « soucis » du président Wade « se concentrent paradoxalement hors du Sénégal ». Car à l’intérieur, le journal trouve que les « divisions » au sein de l’opposition se font « plus patentes ».

« Wade s’accroche et provoque », lance, de son côté L’Humanité. Le quotidien communiste trouve « ahurissante » la métaphore choisie par le président sénégalais pour évoquer la « tempête politique » qui secoue son pays. Abdoulaye Wade avait parlé de « brise » qui ne saurait se transformer en « ouragan ». Brise-ici, bise-là. A chacun sa météo, son zéphyr ou son harmattan.

Rugby : pénalité pour Chabal

Rien ne va plus entre Chabal et son club de rugby. Vraie star en France, le rugbyman chevelu et barbu va en effet devoir quitter son club, le Racing-Metro, à la suite d’un désaccord. « Le Racing vire Chabal », titre L’Equipe, qui évoque une rupture « à la fois sportive et humaine  ». Le Parisien-Aujourd’hui en France raconte le « clash » récent entre Sébastien Chabal et son entraîneur Pierre Berbizier. « Pour la campagne d’abonnement du Racing la saison prochaine, prévient le journal, il faudra trouver une nouvelle tête de gondole ».

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