Les minéraux lourds des sables de plage ont la vedette

Ilménite, rutile et zircon : ces minéraux lourds des sables de plage ont des applications multiples dans l'industrie. Leur prix devrait continuer à progresser en 2012, après une année 2011 très dynamique.

 

Les plages de l'océan Indien ne sont pas uniquement dédiées au tourisme. Elles sont aussi très riches en minéraux lourds. L'ilménite et le rutile produisent des pigments blancs utilisés dans les peintures, le plastique, le papier. Quant au zircon, il entre dans la composition des briques réfractaires nécessaires dans la sidérurgie, mais aussi dans tout un tas de céramiques industrielles, précise Georges Pichon, de Marsmetal. Les rivages du Kerala, au sud de l'Inde, ceux de l'Afrique du Sud, du Mozambique, du Kenya et de Madagascar mais aussi et surtout le bassin australien sont extrêmement riches en minéraux lourds des sables de plage.

Côté Atlantique, le Sénégal vient aussi de se lancer dans l'aventure. On pourrait penser qu'il suffit de ramasser le sable à la pelle, mais ces gisements ne sont pas faciles. Il y a eu des échecs, se souvient Christian Hocquard du BRGM, lorsque les grains mélangés à l'argile sont trop fins. Après avoir extrait les minéraux lourds, il faut aussi gérer des rejets de sables de quartz gigantesques, or il y a aussi souvent des exigences de réhabilitation plus grandes lorsqu'il s'agit du rivage.

Il n'empêche, ce secteur a été florissant l'an dernier. Les prix ont été multipliés par deux, avec une demande croissante des pays émergents, dont la Chine, qui absorbe 40% de ces minéraux lourds des sables de plage. Témoin de ce succès, l'entreprise australienne lluka, qui domine le marché mondial, a bénéficié de la meilleure valorisation à la bourse australienne, l'an dernier.

Cette année, on estime que la demande de zircon pour les briques réfractaires chinoises devrait ralentir un peu, et donc les prix stagner, après avoir atteint 2 000 dollars la tonne ; quant au rutile, la demande toujours très forte pour les pigments blancs pourrait, selon le numéro un Iluka justifier que les prix doublent à nouveau cette année. C'est pourquoi l'on songe aujourd'hui à exploiter les sables bitumineux canadiens non seulement pour leur pétrole, mais également, dans un second temps, pour les métaux lourds des sables qu'ils contiennent aussi.

 

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