Depuis dimanche, les excavatrices ont cessé leur noria dans les mines à ciel ouvert de Maritza, au centre de la Bulgarie, où se trouvent les trois plus grands gisements de charbon du pays : 80 à 90 % des mineurs sont en grève. Ils réclament l'application d'un accord signé en juillet dernier et qui prévoyait une prime liée à l'augmentation de la production. La production de charbon a été telle l'an dernier, dans cette mine d'Etat, qu'elle a permis à la compagnie publique bulgare de doubler ses bénéfices. Mais à l'heure où la crise s'aggrave en Europe, la direction de la mine rechigne à répondre aux exigences des salariés. D'autant que les mineurs affichent des salaires déjà bien supérieurs à la moyenne nationale. Pourtant un compromis devrait intervenir assez rapidement.
Le charbon qui sort des gisements de Maritza alimente quatre centrales thermiques qui fournissent de 25 à 45 % de l'électricité bulgare. Ces centrales ont deux à trois semaines de stock de charbon, mais au-delà, elles devront diminuer la production, voire cesser les opérations, parce qu'elles sont isolées du réseau ferroviaire et ne peuvent donc pas faire venir de charbon d'autres gisements.
La Bulgarie, qui exporte jusqu'à présent de l'électricité, pourrait donc voir diminuer la marge de sécurité de son propre approvisionnement, d'autant que dans toute l'Europe du sud-est, la sécheresse a dangereusement réduit le niveau des barrages hydro-électriques ─ ce qui a déjà fait grimper le coût de l'électricité en Roumanie.
En Bulgarie, les tarifs risquent aussi d'être relevés, le régulateur national de l'énergie a déjà anticipé une hausse de 10 à 15 % du prix de l'électricité à partir de l'été prochain. Et les autorités songent sérieusement à investir pour rénover leurs installations nucléaires à Kozloduy, où elles ont par le passé dû fermer des réacteurs obsolètes, sur l'insistance de l'Union européenne.