La crise va seulement atténuer la progression de la demande de brut en 2012

L'Agence internationale de l'énergie vient à nouveau de revoir à la baisse la demande de pétrole 2011-2012. Cependant la consommation de brut continue à augmenter. Les prix du baril devraient donc demeurer élevés et les investissements resteront soutenus dans l'exploration-production en 2012.

La crise européenne de la dette et les craintes de ralentissement de la croissance mondiale laissent présager une moindre demande de pétrole. L'Agence internationale de l'énergie (l'AIE) a ainsi abaissé de 50 000 barils la consommation journalière en 2011 et de 210 000 barils celle de 2012. Il n'en demeure pas moins que cette consommation pétrolière continue d'augmenter régulièrement, souligne l'AIE : elle devrait atteindre en moyenne 89 millions 200 000 barils par jour en 2011, soit un million de barils jours supplémentaires en 2011, et 90 millions et demi de barils en 2012, soit un million 300 000 barils de plus par jour. La Chine, à elle seule, devrait absorber un demi-million de barils jours supplémentaires, soit 5% de hausse l'an prochain.

C'est pourquoi le prix du Brent, qui a franchi le seuil des 125 dollars au printemps dernier avec l'arrêt de la production libyenne, devrait, malgré la récente baisse, rester élevé en 2012. Entre 80 et 110 dollars, selon l'évolution du contexte économique et géopolitique, estime l'Institut français du pétrole, si la croissance mondiale dépasse au moins 2% (or le Fonds monétaire international table d'ores-et-déjà sur 4%).

C'est pourquoi l'AIE, qui représente les intérêts des pays importateurs de pétrole, estime qu'il serait prématuré que les pays exportateurs de l'Opep diminuent leur production, sous prétexte d'un retour accéléré de la production libyenne sur le marché. L'Arabie Saoudite a déjà diminué de 200 000 barils jours sa contribution le mois dernier. Alors que l'Iran a de plus en plus de mal du monde à commercialiser son pétrole, du fait des sanctions.

Le maintien d'un niveau élevé des prix du brut devrait favoriser de nouveau une augmentation des investissements en exploration-production de 5 à 10% en 2012, croît l'IFP, après deux années de croissance à deux chiffres. D'autant qu'il s'agit de programmes pluriannuels très ambitieux, du Brésil à l'Irak. En 2011 les évenements politiques ont restreint les investissements en Afrique du Nord. En 2012, s'ils devaient se réduire pour des raisons économiques, c'est en Amérique du Nord, surtout, que les coupes seraient réalisées.

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