A moins d’un an de l’élection présidentielle en France, la grand-messe de La Rochelle, qui sonne la cloche de la rentrée des socialistes, s’est ouverte dans une « ambiance électrique », remarquent en chœur Le Parisien Aujourd’hui en France et Le Figaro. Candidat à la candidature socialiste, l’ancien premier secrétaire du PS François Hollande « a carrément séché la séance officielle d’ouverture », constate Le Parisien.
« Un seul être vous manque, et tout paraît dépeuplé », moque Le Progrès de Lyon. Pourquoi cette absence au coup d’envoi de l’université d’été du PS ? Pourquoi cette chaise vide ? « On ne m’avait pas prévenu qu’il fallait que je sois là » explique François Hollande sans convaincre, relève France Soir. Le Républicain Lorrain a la dent dure : « Cette année, le rendez-vous rochelais s'apparente plus que jamais à un bal des faux culs. Car il double une primaire destinée à départager des supposés égaux qui n'ont qu'une obsession : écraser la concurrence comme de vulgaires compétiteurs libéraux », se récrie Le Républicain Lorrain.
« Ici aussi, on aime la castagne », blague L’Est républicain, en référence à une chanson de Claude Nougaro bien connue des Français. La castagne peut-être mais « Gare à la machine à perdre... tous ensemble ! », prévient La Montagne.
PS : guerre d’ego
Il faut dire, concède La Charente Libre, que « derrière l'unité, le diable se niche dans les détails. Les cinq concurrents (à la primaire socialiste) se livrent à une lutte acharnée (…) Les entourages balancent vacheries sur vacheries ». C’est ce que Libération appelle « le combat des ego ». Justement. La Nouvelle République du Centre-Ouest avertit : « Si le Parti socialiste veut mériter la présidentielle, il sait pertinemment qu'il lui faudrait d'abord régler ses problèmes d'ego ».
En tout cas, ça commence sur les chapeaux de roues. Ce que semble regretter le journal. « La Rochelle était censée être le terrain idéal pour un non-affrontement et pour ranger les armes au vestiaire », déplore La Nouvelle République du Centre-Ouest. C’est ce qu’aurait souhaité également Le Courrier Picard : « Dans la vie du PS, l'Université d'été de La Rochelle est à la fois un petit théâtre où s'exercent les rivalités et une grand-messe où l'on scande les vertus de l'unité et les espoirs de conquête », énonce le quotidien picard. Peut-être. Mais comment faire ? « Comment sortir du lot sans donner l'image de la division ? », s’interroge Le Journal de la Haute-Marne.
Et puis, est-ce bien ce qu’attendent les militants ? « À trop chercher à être lisse pour garantir un Parti socialiste rassemblé et prêt à gouverner, le risque est de donner l'image de candidats possibles interchangeables, objecte L’Union. Pourtant il faudra bien choisir et le vote de vérité est proche ». Le Figaro ne dit pas autre chose ce matin et embrasse d’un regard le rassemblement de La Rochelle et la primaire socialiste qui va suivre : « Peu importent les coups de menton de La Rochelle ou les effets de manches de la primaire, résume le journal, celle-ci fonctionne comme une machine à broyer les intentions des uns et des autres pour les ramener dans le droit chemin de la ligne du parti ».
C’est l’avis du Figaro, qui dénonce « l’hypocrisie » du PS. On terminera par le dernier essai que publie dans quelques jours Pierre Rosanvallon et que Libération nous fait découvrir ce samedi matin. Professeur au Collège de France, l’historien « retrouve ses racines politiques » et invite la gauche à effectuer un « retour au sources d’une Société des égaux » (c’est le titre de cet ouvrage à paraître aux éditions su Seuil). Comme le préconise l’auteur en manchette de Libé, la gauche ne peut se réduire à corriger à la marge. Non. La gauche doit « changer la société ». Vaste programme.
Libye : le job franco-britannique
Interview d’Alain Juppé ce samedi matin 27 août dans Le Parisien-Aujourd’hui en France. Dans cet entretien, le Ministre français des Affaires étrangères prévient : « La victoire sera acquise (en Libye) lorsque Kadhafi aura été neutralisé ». Sur la question de savoir à qui revient la victoire, Alain Juppé souligne : en Libye, « c’est nous, la France et la Grande-Bretagne, qui avons fait le job ». Entendez, nous d’abord, et les Américains ensuite.
Dans Le Parisien-Aujourd’hui en France toujours, ce témoignage d’un prisonnier revenu de « l’enfer », c'est-à-dire d’une prison située dans une localité à 80 km au sud de Tripoli. Cet homme avait participé à une manifestation contre Kadhafi le 30 avril dernier. Mal lui en a pris. Il raconte ses conditions de détention. Le récit est éprouvant. Libéré mercredi dernier quand la prison a été prise d’assaut par les rebelles, il lance au journal : « Je veux voir Kadhafi pendu au bout d’une corde pour tout le mal qu’il nous a fait ». Mais à Tripoli, le journal a aussi rencontré cette femme en robe noire et à l’anglais impeccable. « J’aime Kadhafi, dit-elle, ce qui se passe est terrible, nous ne sommes plus en sécurité ».
Syrie : realpolitik
Dans son entretien avec Le Parisien-Aujourd’hui en France, le ministre des Affaires étrangères, sans ambages, met les points sur les « i » au sujet de la Syrie : « L’intervention militaire n’est évidemment pas envisageable aujourd’hui, car il nous faut tenir compte de la situation régionale et internationale du dossier syrien ». On ne saurait être plus clair.