S'il y a eu des progrès dans le secteur de la presse écrite (plusieurs quotidiens et hebdomadaires ont été autorisés à paraître à nouveau, après des années de censure), dans l’audiovisuel, rien n’a changé. La ZBC, la Zimbabwean Broadcasting Corporation, outil de propagande de la Zanu-PF, le parti de Mugabe, domine le paysage. Seule sa télévision d’Etat et ses quatre stations de radio ont le droit d’émettre. Malgré cela, les Zimbabwéens peuvent tout de même s’informer autrement, grâce à quatre radios «indépendantes», «illégales» au Zimbabwe, des radios devenues très populaires. Valentine est allée à la rencontre des journalistes d’une de ces radios, la Radio Voice of the people, la voix du peuple. Une radio financée par différents organismes de défense de la liberté d’expression, qui fonctionne grâce à une trentaine de pigistes à travers le pays.
Sur le terrain, la pression est réelle. Ses reporters travaillent officiellement pour des publications autorisées, et officieusement pour la Radio Voice of the people. Certains d’entre eux ont été arrêtés. Le ministère de l’Information est toujours aux mains de la Zanu-PF qui n’a aucune intention de diversifier le paysage radiophonique. Car la radio reste très souvent le seul moyen de s’informer pour la plupart des Zimbabwéens qui vivent dans les campagnes : une grande partie de la population n’a pas accès à la presse, et sans électricité, dans les villages, rares sont ceux qui parviennent à faire marcher une télé, par contre, même dans les zones les plus reculées, les petits postes de radio, eux, peuvent fonctionner.