Cette année et l'an prochain, la progression de la consommation d'acier devrait se poursuivre, mais à un rythme plus lent : + 6% selon les anticipations de l'industrie et des gouvernements. Les infrastructures et la construction ne seront plus la première destination de l'acier mondial, les programmes gouvernementaux touchent à leur fin en Chine et l'administration souhaite calmer à la fois les dépenses d'énergie et dégonfler la bulle immobilière, d'où son choix de privilégier le logement social, moins onéreux, au deuxième semestre.
C'est principalement l'industrie manufacturière et avant tout la construction automobile qui seront le moteur de la demande d'acier au cours des 19 prochains mois, en Chine comme en Inde. Le parc de véhicule ne cesse de s'étendre. Mais cette progression pourrait être freinée par le resserrement du crédit actuellement à l'œuvre dans ces deux pays. La hausse des taux d'intérêt dissuade déjà les acheteurs de voitures neuves en Inde : les ventes pourraient ne progresser « que » de 10% cette année contre 30% l'an dernier !
La sidérurgie devra surmonter d'autres handicaps : elle est toujours en surcapacité d'environ 20% tant les investissements dans de nouvelles usines ont été importants avant la crise. De la Chine à l'Europe et aux Etats-Unis, les installations datant du milieu du XXe siècle dépensent trop d'énergie. Or c'est un autre défi pour les aciéristes, le prix du pétrole, comme du charbon à coke et du fer n'ont cessé de croître.
En ce moment l'industrie parvient à répercuter les coûts des matières premières, qui représentent 80% des coûts de fabrication. Mais elle cherche par tous les moyens à diminuer cette dépendance en investissant dans les mines de fer et en inventant des technologies moins gourmandes en charbon.