Le Brésil perd son rang de premier exportateur d’éthanol au profit des Etats-Unis

En 2010, les Etats-Unis ont fourni 70 millions de litres d'éthanol au Brésil, contre un petit million de litres en 2009. C'est dire si l'éthanol brésilien peine à répondre désormais aux besoins à la fois locaux et mondiaux.

Le Brésil était jusqu'à présent le premier exportateur d'éthanol, produit à base de canne à sucre, mais il est sur le point d'être supplanté par les Etats-Unis où les distilleries d'éthanol produit à partir de maïs se sont multipliées depuis l'an dernier. L'offre américaine de biocarburant en 2011 devrait donc dépasser de 5% les besoins d'incorporation dans l'essence des Américains. Une marge confortable pour les exportations, estimées à 3 milliards de litres, deux fois ce que le Brésil pourra fournir au marché selon Unica, l'association de l'industrie sucrière brésilienne. 

Ce recul sur le marché mondial, le Brésil le doit à la forte croissance de son propre parc automobile, le premier parc flex-fuel au monde, puisque quasiment la moitié des véhicules peuvent rouler indifféremment à l'essence et à l'éthanol. La croissance de la production d'éthanol n'a pas suivi. La crise a d'abord découragé les investissements dans les distilleries depuis 2008. La météo a fait souffrir la production de canne à sucre depuis deux ans. Puis l'envolée fantastique des prix du sucre a fait pencher la balance des producteurs de canne vers l'édulcorant, qui était beaucoup plus rentable que le biocarburant.

Tous les ans au printemps ressurgit la peur d'une pénurie d'éthanol au Brésil, parce qu'on est entre deux récoltes. Cette année, le débat est beaucoup plus vif encore. Le gouvernement de Dilma Roussef a durci le ton et vient d'exiger de Petrobras, la société pétrolière nationale, qu'elle contribue non plus à 5% de la production nationale d'éthanol, mais à 15% désormais. Le gouvernement envisage aussi d'imposer une taxe sur le sucre exporté pour peser en faveur de la production d'éthanol.

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