Sur le Chicago Mercantile Exchange, où il est coté, l’offre peine à répondre à une demande toujours croissants. Et la tendance s’accentue avec le développement des biocarburants. La chronique des matières premières de ce mercredi est signée de notre envoyé spécial permanent aux Etats-Unis, Raphaël Reynes.
Le 11 avril dernier, le boisseau de maïs a atteint les 7,75 dollars sur le Chicago Board of Trade. Un record absolu et, depuis, la céréale n’est pas descendue sous la barre des 7,37 dollars le boisseau pour une livraison en mai.
Totalement dépassé le pic de 2008 et les « émeutes de la faim », lorsque des manifestations contre la hausse des prix de l’alimentation avaient dégénéré dans plusieurs pays. En un an, les cours du maïs ont plus que doublé. Ils se sont envolés après la publication le 31 mars d’un rapport du ministère américain de l’Agriculture. Le document évoquait pour la première fois des stocks extrêmement limités aux Etats-Unis, premier exportateur mondial de maïs.
La récolte de l’an dernier a été plus que décevante et la sécheresse en Russie a privé la planète d’une importante source d’approvisionnement en blé. La consommation de maïs en a été renforcée.
Pour 2011, les analystes estiment que le mauvais temps qui s’est abattu sur les Etats-Unis ces dernières semaines risque de compromettre la récolte. « Mais la demande reste très soutenue », notent les commentateurs de Barclays Capital, alors que les importations chinoises devraient augmenter. Les cours s’envolent.
Des cours également tirés par ceux du brut. Le pétrole devient rare et cher, la production de carburants de substitution est en hausse. Et les Etats-Unis consacrent chaque année 40% de leur production de maïs à la fabrication d’éthanol, un biocarburant contenu dans l’essence que l’on trouve dans les stations-services américaines.
Les soulèvements populaires dans les pays arabes ont fait flamber le cours du brut. Et même s’il est plus cher, l’éthanol reste compétitif pour être utilisé dans la fabrication d’essence.