Toujours sur la sellette, le marché européen du carbone attend un soutien politique

Le marché européen du carbone n'est pas assez encadré ont estimé mercredi 9 mars 2011 les sénateurs de la Commission des finances. A cela les intervenants sur ce marché du CO2 ont demandé plus de soutien des politiques.

Pour réussir sa mission, le marché européen du carbone a besoin d'un «signal prix», mais il a aussi besoin d'un « signal politique », a souligné le président d'Orbéo, l'un des principaux acteurs sur ce marché. Les élus auraient en ce moment plutôt la tentation de favoriser des solutions simples et plus immédiatement rentables pour les finances publiques, à savoir une taxe sur les industries polluantes. Un signal en défaveur de ce marché, alors qu'il a besoin de redonner confiance à ses intervenants.

Depuis qu'il a été révélé que des cybercriminels s'étaient attaqués au registre tchèque pour y voler des quotas de CO2, à la mi-janvier, la Commission de Bruxelles a dû fermer l'accès au système européen d'échanges, puis autoriser les seuls Etats, 15 à ce jour, qui avaient pris des mesures supplémentaires pour sécuriser leur registre. Malgré tout, il ne se passe presque plus rien sur le marché au comptant du CO2, les intervenants ont peur de racheter les « mistigris » sans le savoir, peur d'être accusés de recel s'ils ont déjà acheté les quotas en question. C'est pourquoi les architectes de ce marché et les bourses européennes du carbone pensent qu'il faudrait vite solder ce problème, décider de séquestrer les quotas en cause, puisqu'ils sont identifiables par leur numéro. Et imaginer un dédommagement et un système d'assurance d'ici le mois de décembre, la principale échéance des contrats.

Plus largement, les industries concernées par les quotas de CO2, producteurs d'électricité, de ciment, d'acier, de papier, et bientôt compagnies aériennes, groupe de chimie et de pétrochimie..., ces industriels exigent une garantie que le marché carbone sera pérenne à moyen et long terme, pour investir durablement dans des installations moins émettrices de gaz à effet de serre. Ils ont commencé à le faire pour anticiper le passage de l'allocation gratuite des quotas à leur paiement aux enchères, à partir de 2013.

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