De nouveaux produits financiers accélèrent l’ascension des cours du cuivre

A partir de ce 10 décembre 2010, n'importe quel investisseur peut acheter un stock de cuivre hébergé par la Bourse de Londres. Un nouveau produit financier qui amplifie la hausse des cours, au-delà de leur record de 2008 !  

La tonne de cuivre a franchi allègrement le cap des 9000 dollars il y a deux jours. Le record historique du 3 juillet 2008, 8985 dollars, a été pulvérisé.

On n'est pourtant pas encore revenu au niveau de consommation effréné de métal rouge d'avant la crise, pour la construction, le câblage électrique ou la fabrication d'électroménager... mais la demande est toujours très soutenue en Chine et elle se reprend en Europe et aux Etats-Unis.

Cependant c'est surtout la faiblesse de l'offre qui soutient les cours du cuivre. La production des huit premiers mois de l'année 2010 a été déficitaire dans une plus grande mesure que prévu par rapport à la demande, près de 121 000 tonnes, selon le rapport du Conseil international du cuivre paru à la fin du mois dernier. On a déjà évoqué les raisons de ce rétrécissement de l'offre : des mines anciennes, notamment dans le premier pays producteur, le Chili, où le minerai est de moins en moins concentré.

De ce fait, les stocks entreposés par la Bourse de Londres diminuent à vue d'œil, ils sont aujourd'hui à moins d'une semaine de consommation, on est proche des plus bas historiques.

C'est sur cette situation de tension de l'offre que se greffe un élément haussier supplémentaire : la création de nouveaux produits dérivés, qui permettent aux purs investisseurs d'acheter des stocks de cuivre agréés par les marchés à terme, comme ils peuvent déjà le faire avec les lingots d'or. Il s'agit des ETP pour « Exchange trade product ». Le premier ETP adossé aux stocks de cuivre de la Bourse de Londres est lancé ce vendredi 10 décembre par ETF Securities. JP Morgan s'apprête à lancer le sien. La banque d'affaires américaine aurait au préalable acquis 50 à 80 % des stocks de cuivre du LME, une position dominante qui rétrécit encore l'offre de cuivre disponible pour les industriels.

Certains de ces opérateurs physiques ont voulu anticiper cette diminution programmée des stocks, en rachetant les contrats qu'ils avaient initialement vendus à des fins de couverture financière, ce qui n'a fait qu'alimenter la hausse des cours de ces derniers jours.
 

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