En fait c'est un anneau dans lequel on accélère des particules à des vitesses proches de celle de la lumière. Mais, pour que les particules tournent, il faut mettre en place de très puissants électro-aimants qui tordent leur trajectoire. Résultat, les particules finissent par ralentir et par perdre de l'énergie. C'est cette énergie qui est émise sous forme de rayonnement "synchrotron", des super rayons X très lumineux, très concentrés, très fins, que l'on dirige vers les échantillons de matière que l'on veut étudier.
Résultat: si on trouve dans une grotte un vieux bol de soupe, même desséchée, qu'aura laissée un homme de Néanderthal, le rayonnement synchrotron donnera le détail de son menu; si un nouveau virus se manifeste, on saura le voir en 3D et fournir aux laboratoires les caractéristiques indispensables à la réalisation d'une nouvelle molécule pour le combattre...Et tout récemment, il vient même de révéler la composition des vernis des fameux Stradivarius...
Bref, Néanderthal, Stradivarius, médicaments du futur, électronique de pointe, batteries longues durée, biologie moléculaire, cet inventaire à la Prévert a un point commun: le Synchrotron, un extraordinaire outil de connaissance qui fait l'objet d'un livre de photos magnifiques, Les orfèvres de la lumière, paru aux Editions du Pommier.
Avec Marie Pauline Gacoin, auteur, et Vincent Moncorgé, photographe.