Après le blé puis le maïs, le soja mène la hausse des cours des grains

Les cours des céréales et des oléagineux étaient tous en hausse à Paris et à Chicago mardi 9 novembre 2010, dans la foulée du rapport de l'USDA, le Département américain à l'agriculture.

Etant donné le poids des exportations américaines de grains, ces informations sont toujours très attendues par les opérateurs de marchés de la planète entière. Ils avaient bien anticipé l'annonce pour le troisième mois consécutif d'une baisse des rendements de maïs aux Etats-Unis. Ils prévoyaient un petit peu moins la révision à la baisse des stocks de fin de campagne pour le blé américain. Mais surtout, ils étaient loin de se douter que le bilan du soja américain serait aussi tendu.

La production de l'oléagineux aux Etats-Unis, cette année, est révisée en légère baisse, mais surtout le stock de fin de campagne, en août 2011, devrait être 30 % inférieur à ce que l'USDA avait calculé le mois dernier. La raison ? Le niveau impressionnant des commandes chinoises, qui ont absorbé le mois dernier 70 % des exportations de soja américain ! Alors certes, l'Amérique du Sud apportera bientôt son écot : en Argentine, encore plus qu'au Brésil, la récolte de soja devrait être record. Mais en attendant, les marchés ont fortement réagi au resserrement de l'offre américaine. Le cours de la graine de soja a gagné plus de 4 %, elle s'échangeait à 13,43 cents de dollar le boisseau en cours de séance à Chicago, un plus haut de 27 mois ; certains analystes estimaient que le record de 16,60 cents de juillet 2008 n'était plus hors de portée.

Cette poussée de fièvre du soja a contaminé le colza qui est le principal oléagineux européen coté à Paris, mais aussi comme bien souvent les autres grains, le maïs et le blé, de part et d'autre de l'Atlantique. Sur un marché déjà très tendu, où l'Europe de l'Ouest et les Etats-Unis sont devenus quasiment les seuls exportateurs de blé, les marchés scrutent à présent la levée du blé meunier dans le Midwest, ralentie par la sécheresse automnale. Mais, selon Michel Portier, d'Agritel, «c'est un aléa tout à fait réversible, il est trop tôt pour s'alarmer sur le sujet».
 

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