A la Une : comment contrer les agissements d’Aqmi ?

 

La question continue d’agiter les plumes sur le continent. « Cette gangrène appelle une solution urgente », s’exclame L’Observateur au Burkina. « Les raids effectués par l’armée mauritanienne, comme la dernière opération qui se serait soldée par une dizaine de morts (…), ne pourront rien contre la furie du mouvement d’Aqmi, estime le quotidien burkinabé. Pas même le débarquement de soldats Français spécialisés en antiterrorisme. Plus que des assauts isolés, poursuit le journal, il faut bien que la communauté internationale s’en préoccupe afin qu’une synergie d’actions soit mise en place pour contrer l’avancée de ce fléau. Car l’évolution de la situation dépasse les capacités des pays de la zone sahélo-saharienne en matière de sécurité. Eux qui, tous pauvres, sont confrontés à de multiples défis de développement. »

La France visée ?

En attendant, donc, une hypothétique action internationale concertée, la menace se déplace sur le sol français. La presse algérienne en fait ses gros titres : « un attentat imminent viserait les transports en France », s’exclame La Tribune.
« Risque d’attentat accru d’Aqmi : Paris recherche une femme kamikaze », annonce Liberté.
« La France, la peur au ventre », affirme El Watan. « Y a-t-il une menace sérieuse ou s’agit-il d’une simple manipulation du clan Sarkozy embourbé dans engrenage d’affaires en France et au sein de l’Union européenne ? », s’interroge le quotidien algérien qui précise que « le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour vérifier un renseignement sur une femme soupçonnée de vouloir mener un attentat-suicide dans la capitale. »

Un renseignement, poursuit le journal, qui « aurait été transmis par les services algériens. (…) Deux réseaux djihadistes distincts, qui étaient dormants, repérés et disposant de moyens financiers en France, se seraient récemment réveillés, précise-t-il, à la faveur de l'arrivée sur le territoire national de plusieurs islamistes radicaux, sans doute revenus de la zone pakistano-afghane, selon une source policière, qui a requis l'anonymat. C’est dire qu’on est dans une formidable mise en scène, commente El Watan, où tous les acteurs sont plus au moins connus, les lieux ciblés aussi. Ne manque que le fameux boum ! Ce scénario apocalyptique vient d’être conforté par la prise d’otages français au Niger, attribuée évidemment à Aqmi. »

Le 3 octobre ?

Le second tour de la présidentielle en Guinée : on attend toujours une date. « La Communauté internationale revient au chevet de Conakry à travers le Groupe International de Contact sur la Guinée réuni depuis samedi dans la capitale guinéenne », constate le site d’information Guinée Conakry Infos. « Au cœur de toutes ces séances marathon de travail, précise le site, l’épineuse question de la fixation d’une nouvelle date consensuelle, et, proche, pour cette seconde consultation populaire qui devra boucler la transition guinéenne. »
Alors, hier, Tierno Seydou Bayo, le chargé de communication de la CENI, la Commission électorale, a apporté quelques précisions. Cité notamment par le site Tam Tam Guinée, il affirme que « d’ici le 30 septembre,  tout sera finalisé (sur le plan technique) et qu’on pourra aller à l’élection dans l’intervalle du 3 au 10 octobre. »

Les « Illusions du millénaire pour le développement »

Enfin, le coup de gueule des Dépêches de Brazzaville à propos du sommet de l’ONU sur les OMD, les Objectifs du millénaire pour le développement. « Chacun se souvient des discours pompeux qui saluèrent en l’an 2000, à New York, rappelle le quotidien congolais, l’avènement du troisième millénaire. Cette célébration à grand fracas, dans l’immeuble de verre où siègent les Nations unies, d’un changement d’époque qui verrait les pays émergents bénéficier de l’aide des pays émergés et les injustices de l’Histoire réparées par ceux-là même qui les avaient commises. »

Or, constatent Les Dépêches, « dix ans plus tard, à l’heure où les mêmes nations se retrouvent dans le même lieu pour examiner si ce vaste programme a été partiellement ou totalement exécuté, une conclusion s’impose : celle de l’échec, c’est-à-dire du non-respect des engagements pris par les puissants à l’égard des plus démunis. (…) Pour dire les choses crûment, les OMD sont devenus des IMD, des Illusions du millénaire pour le développement », dénonce le quotidien congolais qui conclut : « souhaitons seulement que l’Afrique dise haut et fort, par la voix de ceux qui l’incarnent le mieux, qu’elle n'est dupe de rien. Qu’elle ne croit plus aux promesses et jugera ses partenaires seulement sur leurs actes. Mais aussi qu’elle finira bien par trouver en elle-même les ressorts de son affirmation sur la scène mondiale. »
Voilà donc pour cet édito musclé des Dépêches de Brazzaville, l’unique quotidien de la capitale congolaise, qui, il faut le signaler, a fait son retour hier en kiosque, après une pause de 15 jours pour réorganisation interne.

 

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