Une semaine de deuil national a été décrétée en Ouganda à la mémoire des 74 victimes des attaques de dimanche. «Qu'elles reposent en paix» écrit –ce mardi matin- The Daily Monitor qui publie toute une série de photos. Des hommes et des femmes, sourire aux lèvres. Mais des hommes et des femmes qui ont été emportés il y a 2 jours en pleine finale de la Coupe du monde.
Le journaliste d'un autre grand quotidien ougandais The New Vision était présent le soir du drame au club de rugby Lugogo. Il se souvient du début de la seconde mi-temps du match Pays-Bas / Espagne. Puis un grand bruit. Il croit d'abord à un court circuit. Mais quand les lumières reviennent quelques minutes plus tard, il voit des chaises renversées, du sang, des corps étalés par terre... Une vingtaine de personnes aussi encore assises sur leur siège mortes ou agonisantes... Totalement sonné, explique Norman Katende, « j'ai d'abord pensé qu'elles étaient en train de dormir (...) Puis quelqu'un a crié "c'est un attentat à la bombe" ». Le journaliste ougandais s'en est sorti indemne mais a encore « dû mal à réaliser que, lui, a survécu à ce drame ».
Sur le front de l’enquête maintenant, la police lundi a procédé à plusieurs arrestations, précise The Daily Monitor. Mais elle n'a pas voulu donner de détails sur ces suspects après ce double attentat, revendiqué par les islamistes somaliens des shebab.
Coup de blues en Afrique du Sud
L'Afrique du Sud s'est vue félicitée par la FIFA, la Fédération internationale de football. Le pays obtient 9 sur 10 pour la Coupe du monde, explique The Mail and Guardian,
soit une note quasi parfaite. De quoi satisfaire donc le pays organisateur qui rentre maintenant dans une nouvelle ère. En anglais, il y a une expression pour cela : LAWC, Life after the World Cup. La vie après donc la Coupe du monde qui est moins marrante visiblement que la vie pendant ou avant la Coupe du monde. «Je pense qu'il va y avoir un gros coup de blues post-compétition» a prévenu Danny Jordaan, le responsable du comité sud-africain d'organisation de ce Mondial.
« Y’a bon Banania »
Le 14 juillet en France à présent. Avant le défilé militaire demain sur les Champs-Elysées, Nicolas Sarkozy reçoit ce mardi pour un déjeuner de travail les dirigeants des anciennes colonies françaises. Avec deux absents. Laurent Gbagbo pour la Côte d'Ivoire qui n'a pas voulu venir mais qui sera représenté par son ministre de la Défense et Andry Rajoelina pour Madagascar. Le président de la Haute autorité de transition malgache "mis au ban de la communauté internationale" rappelle Le Pays au Burkina.
A part ces deux là donc, tous les autres dirigeants des 14 anciennes colonies françaises qui fêtent les 50 ans de leur indépendance cette année ont répondu présents. Des dirigeants pour qui «serrer la main de Nicolas Sarkozy élève au Nirvana» - note L'Observateur toujours à Ouagadougou - même si le président français est au plus bas dans les sondages en ce moment. «Si se faire l'allié du maître des lieux peut renforcer le contrôle de son propre fauteuil présidentiel» on peut bien alors «lui dire amen dès qu'il éternue».
La presse du Burkina -vous l'aurez compris- qui n'est pas franchement emballée par ce défilé franco-africain du 14 juillet. «Encore du y a bon Banania sur les Champs-Elysées», c'est le titre de l'article de L'Observateur qui fustige l'attitude de la France à l'encontre des tirailleurs sénégalais qui vont notamment parader mercredi à Paris. «Quelle marque d'estime de la part du pays qui a attendu qu'ils ne soient plus qu'une poignée avant d'aligner leurs pensions sur celles de leurs compagnons d'armes de l'Hexagone!» s’exclame le quotidien.
« Au-delà du folklore » note de son côté Le Pays, ces célébrations auront au moins un mérite : permettre de «regarder dans le miroir du passé». Et peut-être de poser enfin les bases d'une nouvelle relation entre la France et l'Afrique, ajoute le quotidien français La Croix. Nouvelle relation « moins clientéliste et plus responsable (moins paternaliste) » pour le journal chrétien.