A l'occasion du Sommet mondial des noix et fruits secs à Pékin, c'est l'escalade des prix pour les amandes, les noix et les noix de cajou, ont constaté les acteurs de ces marchés. L'amande standard, destinée à être émondée, vaut plus de deux fois plus cher que l'an dernier ; « un regain raisonnable » estime le président de Blue Diamond Growers, un grand producteur californien, « après trois ans de baisse des prix ». La production d'amande qui était attendue à la hausse dans cet Etat américain s'est en réalité montrée très décevante, en baisse de 3%. Quant à l'Espagne, les gels pendant la floraison des amandiers ont amputé la production de 40% ! Or, les stocks des années précédentes se réduisent à vue d'œil tant la demande pour ce fruit sec est importante.
En hausse de 10% par an depuis 10 ans, la consommation a bondi de moitié au cours des quatre dernières années. Si les Américains, les Européens de l'Ouest et le Turcs demeurent de loin les plus grands mangeurs d'amande au monde, avec plus de 500 grammes par an et par habitant, le potentiel de croissance est important en Chine avec 50 grammes par tête. Les Chinois qui participent aussi, aux côtés des Turcs, au soutien des prix de la noix. La Chine qui était un gros exportateur aux côtés de l'Ukraine et de la Moldavie, est devenue importatrice nette de noix l'an dernier, après deux mauvaises récoltes consécutives. Celle de cette année, plus abondante, donnera malgré tout des noix petites du fait de la sécheresse. Les Chinois qui ont multiplié leur consommation par trois entre octobre et mars dernier, par rapport à l'année précédente, vont devenir de très gros acheteurs, au même titre que les Espagnols et les Italiens, même s'il l'on subodore s'agit de réexporter ensuite.
Quant à la noix de cajou, la Chine fait aussi partie des marchés qui soutiennent les prix, aux côtés du Moyen-Orient, de la Corée et du Japon, alors que la récolte 2010 s'annonce plus maigre en Inde, par manque de main d'œuvre pour le décorticage, et en Côte d'Ivoire. Pour l'instant les clients occidentaux procèdent à des achats ponctuels de cajou sur le marché spot, ce qui soutient également les prix. Selon un des plus grands importateurs européens, il faudra attendre 2011 pour savoir si la récession a ou non des répercussions sur la consommation de cajou dans ces marchés traditionnels