Grâce à la mousson, l’Inde pourrait redevenir exportatrice de sucre, de blé et de riz

La mousson indienne a de l'avance cette année, c'est la promesse de bonnes récoltes en Inde. Le pays pourrait redevenir autosuffisant, voire exporter à nouveau plusieurs matières premières alimentaires.

Hier, lundi 17 mai, les premières pluies ont touché les îles Andaman et Nicobar, au sud-est du littoral indien. Elles devraient atteindre le continent dès le 30 mai, avec deux jours d'avance ! Selon l'agence météo nationale, la mousson devrait être quasi normale jusqu'en septembre. C'est un grand soulagement pour le monde agricole, dans un pays où 60% des terres arables ne disposent pas d'irrigation, et après une année catastrophique.

En 2009, l'Inde a connu sa mousson la plus sèche depuis près de 40 ans, ce qui a ruiné les récoltes, provoqué une inflation de 15% des denrées alimentaires, et bouleversé les échanges mondiaux. D'exportatrice de sucre, l'Inde est ainsi devenue importatrice l'an dernier, après deux années consécutives de piètre récolte. La prochaine campagne, qui commence en octobre, promet d'être généreuse, si les pluies se conjuguent comme prévu à l'augmentation des surfaces, dictées par la hausse des cours. L'Inde pourrait donc produire 24 à 27 millions de tonnes de sucre de canne, en 2010-2011, elle en consomme 23 millions.

Il y aurait donc, pour les plus optimistes, à nouveau place aux exportations ; les plus prudents estiment que l'Inde devra avant tout reconstituer ses stocks. Pour l'instant, le gouvernement de Delhi n'a d'ailleurs pas encore indiqué s'il allait rétablir les droits de douane sur le sucre importé de l'étranger qu'il avait supprimé au plus fort de la pénurie, dans ce pays, le plus grand consommateur d'édulcorant au monde.

La reconstitution des stocks ne sera pas nécessaire pour le soja. Les réserves de graines sont trois fois plus importantes que d'habitude, en Inde, malgré la baisse de production l'an dernier, les triturateurs ont été dissuadés de tout transformer devant les faibles marges que leur laissaient les importations d'huile étrangère. Cette année, malgré moins de surface, la récolte de soja qui sera plantée à partir du mois prochain s'annonce meilleure grâce aux pluies, et l'Inde pourrait reprendre ses expéditions de farine de soja vers le reste de l'Asie : elles avaient diminué de moitié l'an dernier.

Du côté des céréales, le deuxième plus gros producteur et consommateur de riz devrait voir sa production progresser de 15% cette année, selon la FAO, à 151 millions de tonnes. Il y a donc peu de risque que l'Inde se tourne vers le marché mondial cette année pour s'approvisionner. D'autant que les stocks sont bien fournis, comme en blé. On évoque même la possibilité que Delhi lève son embargo sur les exportations de ces deux céréales. Mais le gouvernement indien attend que la mousson tienne ses promesses !

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