Depuis quatre semaines, les cours de l’arabica fléchissent à New York. D’un dollar cinquante la livre en décembre dernier, ils se sont repliés aux alentours d’un dollar trente ce jeudi.
Pourtant l’Organisation internationale du café estime que la production de café 2009 / 2010 sera encore plus basse qu’elle ne l’avait prévu, non pas 124 millions de sacs de 60 kg mais 122 millions, contre les 128 millions de l’année précédente. Alors que la demande de café pourrait atteindre 132 millions de sacs, soit 2 millions de plus que l’an dernier. Et que les pays producteurs conservent de plus en plus de café pour leur propre consommation, en hausse. C’est pourquoi le directeur de l’OIC, Nestor Osorio, prédit que l’offre répondra difficilement à la demande dans les mois qui viennent.
Il est vrai que la récolte colombienne d’arabica a encore été très décevante cette année, elle est encore 20% moins importante qu’en 2007 / 2008 : au renouvellement des caféiers, se sont ajoutés le mauvais temps et l’invasion d’un insecte, qui a endommagé les cerises. Au Honduras, les exportations ont également chuté sur cette campagne : moins 17% par rapport à l’an dernier.
Mais comme le souligne un négociant, le déficit, réel, en Amérique centrale « ne se reflète pas dans les cours de New York ». Il a bien sûr fait grimper la prime payée pour ces arabicas « lavés » : les plus recherchés pour leur qualité, mais qui ne représentent qu’une infime partie de la consommation.
La majeure partie de l’arabica consommé dans le monde, celui qui sert de base aux mélanges les plus courants avec le robusta, c’est l’arabica naturel du Brésil. Or, même si la récolte a été plus faible en 2009 / 2010, comme c’est le cas tous les deux ans au Brésil, « le marché reste bien approvisionné », insiste-t-il, d'autant qu'il y a de gros stocks chez les industriels, en Europe et aux Etats-Unis, où la consommation stagne, il n'y a que dans les pays émergents que l'on boit de plus en plus de café, mais souvent, c'est du robusta.
Enfin, la récolte qui va commencer dans quinze jours au Brésil s’annonce exceptionnelle, encore meilleure qu’il y a deux ans : près de 60 millions de sacs, selon un autre négociant qui revient d’une tournée dans la province du Sul de Minas, où la production pourrait augmenter de moitié ! Une perspective pas vraiment haussière pour l’arabica !