Ce mardi 9 mars 2010, le consortium de banques internationales mené par HSBC a signé, la 19ème convention avec la Société burkinabé des fibres textiles, qui gère la filière cotonnière au Burkina. A la clé, un chèque de 40 millions d'euros (129 millions de franc CFA), qui aidera l'Etat à financer la campagne 2009-2010 c'est-à-dire à payer les cotonculteurs mais aussi l'égrenage et le transport du coton jusqu'aux ports.
Une bouffée d'oxygène pour la Sofitex mais aussi un « partenariat gagnant-gagnant » cette année, tous les partenaires avaient le sourire parce qu'après des « années de vaches maigres », selon les propres mots du directeur général de la Sofitex, jusqu'à 21 milliards de franc CFA de déficits de la société d'économie mixte l'an dernier, Célestin Tiendrébéogo voit cette année se profiler le retour de la Sofitex à l'équilibre, voire à une marge bénéficiaire.
De son côté le représentant du pool bancaire Jean-François Lambert, soulignait que cette année était à « marquer d'une pierre blanche » parce qu'elle voyait, enfin, une embellie des cours : à 86 cents la livre contre 50 cents l'an dernier, les prix du coton sont à leur plus haut de puis 2003 ! Et ils devraient être soutenus à moyen et long terme par la diminution de la production mondiale (22,3 millions de tonnes cette année contre 26,7 en 2006-2007), alors que la demande est soutenue, et repart même à la hausse. Enfin, le renforcement du dollar par rapport à l'euro, auquel le franc CFA est lié, regonfle d'autant les recettes d'exportations du Burkina, qui étaient jusqu'à présent amputées pour des raisons de change défavorables.
Différents facteurs se conjuguent donc cette année pour donner le sentiment que la période la plus difficile est passée pour la filière cotonnière burkinabé. Après 17 audits successifs pilotés par l'Agence française de développement, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l'Union européenne, ou la Banque africaine de développement..., la Sofitex vient de se voir attribuer une très bonne note par une agence de rating, après avoir accepté un plan d'économie en 19 mesures.
Le consortium de banques voit bien sûr tout cela d'un très bon œil, tout comme il appuie le virage qu'a résolument pris le Burkina Faso en direction du coton OGM, à beaucoup plus fort rendement : cette année, 90% des 370 000 tonnes de coton burkinabé seront transgéniques.