Le gouvernement lui réfléchit en termes de cartes selon des schémas qui se veulent évidemment rationnels et utilitaires. Carte judiciaire, carte médicale voire carte militaire.
On établit une règle kilométrique, on trace des cercles, on regroupe des services par zones et on ferme ceux qui apparaissent en surnombre ou pas assez fréquentés.
Aujourd’hui la règle arithmétique dit qu’un bloc opératoire doit effectuer 1 500 actes par an. En dessous il est jugé non rentable voire dangereux.
Selon ce critère ce sont 182 blocs opératoires qui sont menacés aujourd’hui en France.
Pour les habitants la question est souvent un peu différente et la rationalité plus délicate à mesurer : c’est un tribunal qui ferme, une caserne qui déménage avec ses emplois et bien sûr un hôpital qui disparait ou voit partir quelques uns de ses services les plus symboliques.
C’est le cas à Saint Agrève, une commune de 3 500 habitants nichée à 700 mètres d’altitude sur les plateaux de l’Ardèche.
L’hôpital autrefois y offrait une gamme complète de soins. Aujourd’hui il n’y a plus qu’un centre périnatal, un service de médecine, un service de réadaptation et bien sûr signe du vieillissement de la population un service hospitalier pour les personnes âgées dépendantes qui occupent 77 des 120 lits disponibles …
A Saint Agrève si on peut vieillir et mourir à l’hôpital on ne peut plus y naître. Pour cela il faut prendre la route…
Un reportage d’Olivier Minot pour Microscopie