A la Une : Toutankhamon

C’est sans doute le plus connu des pharaons d’Egypte. Pourtant, il n’a régné qu’une dizaine d’années et il est mort à 19 ans. C’est la découverte de son tombeau en 1922 et de ses richesses qui lui ont assuré cette gloire posthume. Et aujourd’hui, Toutankhamon se retrouve donc sous les feux de l’actualité. « Toutankhamon : son dernier secret » : c’est la Une de France Soir. « La vérité sur Toutankhamon » : double page dans Le Parisien. Ou encore, « Toutankhamon sort de l’ombre » : Le Figaro consacre sa page «Portrait» au jeune pharaon.
Alors, la raison de ce branle-bas de combat médiatique est simple : les analyses ADN de la momie ont parlé… On est maintenant sûr que le père biologique de Toutankhamon était Akhenaton. Sa mère, on ne sait pas : on a retrouvé sa momie, mais pas son nom. Et on sait de quoi est mort le jeune pharaon : une dégénérescence osseuse combinée à la malaria.

« Les Windsor et les Grimaldi réunis ! »

Toutankhamon fascine, explique l’égyptologue Alain Zivie, interrogé par France Soir, «parce tout converge pour créer une légende. D’abord sa tombe, la seule qu’on ait retrouvée intacte, avec tout son mobilier funéraire, ses sarcophages emboîtés et son masque magnifique. » Il y a ensuite « toutes ces élucubrations autour de 'la malédiction de la momie' qui aurait tué la plupart de ceux qui s’en sont approchés. (…) Et puis cette famille, poursuit Alain Zivie, ce sont les Windsor et les Grimaldi réunis ! Nous sommes au cœur d’histoires de consanguinité et de successions sur lesquelles nous n’avons que des informations incomplètes. (…) Bref, tout cela constitue un véritable roman», s'exclame l’égyptologue.
Alors, Toutankhamon fils d’Akhenaton : une grande nouvelle qui fait sourire les commentateurs… «Formidable non ?, ironise Le Dauphiné. Certains diront sans doute qu'ils s'en fichent. Mais avouez que ça fait du bien d'avoir ainsi des nouvelles fraîches - enfin, si l'on peut dire - de l'au-delà. Ça change de l'identité nationale, de la violence à l'école ou de la campagne électorale. C'est comme si l'Antiquité s'offrait soudain une échappée people.»
« Pauvre Toutankhamon ! », s’exclame Le Progrès. « On avait jadis violé sa tombe (…). On viole maintenant son dossier médical et sa vie privée. (…) Quel sans gêne ! Vous imaginez qu'on exhume la dépouille de Louis XIV, histoire de vérifier si le Roi Soleil ne souffrait pas de quelque maladie de Vénus ? Qu'on déterre un jour de Gaulle, pour traquer à coups d'ADN les petitesses du grand homme. Non, Toutankhamon et consort ne sont pas des people, estime le quotidien lyonnais. Ils ont le droit de ne pas nous laisser tout savoir de leur intimité. »

Comment stopper la violence à l’école ?

Retour à une actualité moins légère : la violence à l’école. Après les récents incidents en banlieue parisienne, le ministre de l’Education, Luc Châtel veut organiser en avril des Etats généraux de la sécurité à l’école. Mardi 16 février, des enseignants de l’académie de Créteil ont manifesté à Paris. Et certains d’entre eux témoignent ce mercredi dans L’Humanité. « Notre démarche n’est pas isolée, explique cette prof d’anglais. Arrêtons les gros titres sur la violence à l’école. C’est une stigmatisation qui élude les véritables problèmes. Ces faits divers dramatiques sont détournés, poursuit l’enseignante, pour masquer le désastre d’une politique d’éducation dont la logique est exclusivement budgétaire. »
Et en effet, la plupart des éditorialistes pointent la baisse des moyens et la réduction des effectifs. Ainsi, « il est toujours bon que les différents acteurs se parlent et mettent à plat tous les problèmes, souligne Sud Ouest. Mais le ministre de l'Education appartient à un gouvernement qui depuis des années empile les lois sécuritaires tout en réduisant les personnels de surveillance, notamment à l'école. La montée de la violence scolaire traduit un échec du pouvoir en place. »

L’irremplaçable encadrement humain…

« Tout a déjà été dit et débattu sur le sujet des violences scolaires, remarquent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, et on voit mal comment une série de colloques assurément passionnants pourraient apporter des réponses concrètes aux angoisses qui se manifestent de façon spectaculaire. Avant même la première table ronde, chacun peut arriver à la conclusion que l'encadrement humain est irremplaçable. »
« C'est faire fausse route en effet que de croire que des portiques remplaceront des pions, que des caméras feront le travail des surveillants. », renchérit La Charente Libre.
En tout cas, remarque Le Républicain Lorrain, l’annonce de ces Etats généraux donne « un répit au ministre concerné. Etant entendu qu'il lui faudra sortir de son chapeau autre chose que de simples mesures répressives. Et que la solution du problème, si elle existe, aura un coût, demandera du temps et ne sera pas immédiatement visible médiatiquement. Tout le contraire de l'art de gouverner aujourd'hui. »

Lyon bien parti

Enfin cocorico ! Pas de nouvelle médaille d’or à Vancouver mais un bon résultat en Ligue des Champions pour Lyon qui l’a emporté hier soir 1 à 0 face à Madrid en huitièmes de finale. « Lyon fait plier le Real », s’exclame Le Parisien en première page. « Lyon peut croire en ses chances à Madrid », estime Le Figaro. « Ce Lyon-là est royal », reconnaît L’Equipe. Mais, avec un but d’avance, s’interroge l’entraîneur Claude Puel, «sera-ce suffisant ?»

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