Question en page 3 du quotidien Le Monde : « Qui va décrocher la Lune ? » Ce ne seront pas les Etats-Unis qui ont déclaré « forfait ». Washington met un terme au projet de la NASA qui visait à renvoyer des hommes sur la Lune d'ici 2020. Barack Obama, pour Les Echos, « a sacrifié le rêve spatial sur l'autel de la rigueur ». Sa priorité : l'emploi et la réduction des déficits colossaux du pays. Déclarations, lundi, du président lors de la présentation du budget 2011.
Les Etats-Unis donc sur le banc de touche... La compétition spatiale est bouleversée et relancée avec « 2 prétendants déclarés » pour de nouveaux vols habités vers la Lune : la Chine et l'Inde. « Ce qui résume en soi le glissement du centre de gravité mondial vers l'Asie. »
En France, pas question de grandes épopées, de conquêtes spatiales... « On va déjà essayer de comprendre pourquoi le fleuron de notre aéronautique s'est pitoyablement brisé les ailes un sale jour de juillet 2000 », écrit Didier Pobel du Dauphiné Libéré. Le procès du crash du Concorde démarre ce mardi. Un procès « XXailes » pour Libération, « hors normes » pour Le Monde après 10 ans de procédures et des dizaines d'expertises. Le tribunal correctionnel devra déterminer les responsabilités après cette catastrophe qui a fait plus de 100 morts. Le procès doit durer 4 mois.
La carte du « Sarko tour »
Nicolas Sarkozy multiplie les déplacements en province depuis son élection avec une visite en région par semaine en moyenne, nous apprend Le Parisien qui publie la carte de son Tour de France. D'après le « spécialiste en géographie électorale » cité par le journal, le président a tendance à délaisser les régions trop à gauche ou quasi déserte. Il affiche, en revanche, une nette préférence pour l'Est du pays, de l'Alsace à la Côte d'Azur en passant par la région Rhône Alpes.
Ce mardi, il est en visite en Corse. Première visite sur l'île de beauté depuis plus de 2 ans. Les mesures de sécurité, du coup, ont été renforcées. 1 500 hommes sont mobilisés en plus de la quinzaine de compagnies de CRS et de gendarmes déjà présentes sur place, détaille Le Parisien. Les indépendantistes, de leur côté, tentent de faire entendre leur voix. Le FLNC a revendiqué ce week-end 24 attaques dans l'île, ce qui est loin d'être un hasard de calendrier.
En Corse, le président doit parler écologie, développement durable… « Officiellement » écrit L'Humanité... Officieusement, il va « prêter main forte à la droite dans l'une des deux seules régions qu'elle gère avec l'Alsace ». L'Huma qui parle donc de « voyage électoral express sur fonds publics » avant les régionales.
Le président turkmène : un invité « embarrassant et indispensable »
Avant cette visite en Corse, Nicolas Sarkozy recevait, lundi, à l'Elysée le président turkmène Berdymoukhamedov qui a succédé au dictateur Niazov. (Niazov s'était autoproclamé président à vie.) D'après Le Monde, Berdymoukhamedov marche sur les traces de son prédécesseur. Le pays « reste l'une des dictatures les plus opaques au monde ». Mais il est aussi très riche en gaz et représente, pour les entreprises françaises, « un eldorado » en Asie centrale. C'est Bouygues, par exemple, qui a obtenu les marchés de la plupart des chantiers pharaoniques de la capitale Achkabad.
Le Turkménistan, donc, pays stratégique... Cela valait bien visiblement un accueil officiel sous les lambris de la République à l'Elysée puis un tête-à-tête, ce mardi, avec le premier ministre François Fillon. En diplomatie, résume Le Monde, « il est des invités à la fois embarrassants et indispensables ».
La « décrucifixion » de Dominique de Villepin
On termine avec un sondage publié par L'Humanité et France Soir qui va faire plaisir à Dominique de Villepin. La majorité des personnes interrogées, 43 %, estiment que Nicolas Sarkozy « s'acharne » sur l'ancien Premier ministre après le procès Clearstream, procès relancé puisque le parquet a fait appel.
Surtout, 49 % d'entre eux voudraient que Dominique de Villepin « relance sa carrière politique et se présente à l'élection présidentielle en 2012 ». Sondage BVA réalisé auprès de plus de 1 000 personnes les 29 et 30 janvier.
On retrouve aussi Dominique de Villepin tout sourire au milieu d'étudiants de Science Politiques sur une photo du Parisien. Il participait lundi à un débat rue Saint Guillaume. Le thème était pourtant « austère » (« le rôle des puissances occidentales en Afghanistan ») mais l’amphithéâtre « bondé ».
« Ces jeunes, explique Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, sont venus assister en direct à la décrucifixion de l'ancien Premier ministre. » Il a longtemps porté le procès Clearstream comme une croix. Il en est aujourd'hui « descendu ».