France: l'État prêt à réduire sa participation dans Renault

Le gouvernement français a été pointé du doigt par Fiat et le vice-président du conseil italien Luigi di Maio après l'échec des négociations en vue d'une fusion entre le constructeur automobile Renault et l'italo-américain Fiat Chrysler. Voilà qu'aujourd'hui Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, annonce dans un entretien avec l'AFP, que l'État est prêt à réduire sa part dans Renault.

Cette hypothétique réduction de la part de l'État dans le constructeur français c'est en quelque sorte une preuve d'amour adressée à Nissan. Après le délai réclamé sur feu le projet de fusion avec Fiat Chrysler pour s'assurer que le constructeur nippon était d'accord. Bruno Le Maire poursuit donc son opération séduction.

Car les liens se sont distendus notamment avec l'affaire des malversations présumées de Carlos Ghosn, l'ancien patron de l'alliance. Et la confiance renaissante après l'arrivée de Jean-Dominique Senard à la tête de la marque au losange s'est vite étiolée : il n'a pas prévenu Nissan des discussions entamées avec FCA.

Ces tensions se nourrissent d'une vieille rancœur. Depuis longtemps Nissan juge le partenariat déséquilibré. La marque japonaise possède 15% de Renault, comme l'État français, mais contrairement à l'État, elle ne dispose pas de droit de vote. Surtout, elle a presque trois fois moins de parts que Renault n'en a dans Nissan. La marque française étant présente à hauteur de 43% dans le capital de son partenaire.

Or, désormais renforcer la relation après 20 ans de vie commune, c'est la priorité de Bruno Le Maire. Seulement ensuite viendra le temps de songer à agrandir la famille. « Remettons les choses dans le bon ordre », a recommandé le ministre français, sinon on risque « que tout s'effondre comme un château de cartes ».

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