Avec notre correspondante à Rome, Anne Tréca
Tous les voyants de l'économie italienne sont au rouge. La production industrielle est en baisse, le chômage en hausse. Selon la Commission européenne et le FMI, la croissance prévue pour 2019 est proche de zéro. Pour l'OCDE, elle est même négative. L’organisation de coopération économique estime que l’Italie va dans le mur.
Et en klaxonnant : les deux mesures phare du gouvernement - l’abaissement de l’âge de la retraite et la création d’un revenu de citoyenneté - vont contribuer à augmenter la dette publique, et donc les intérêts que l’Italie devra payer à ses prêteurs. La péninsule est en retard sur les autres pays européens, a ajouté le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
À Rome aussi, les économistes tirent la sonnette d’alarme. La Banque d’Italie et le syndicat des patrons réclament au plus vite des mesures pour relancer l’activité du pays. Mais le gouvernement semble paralysé. Le contrat censé tenir ensemble la coalition au pouvoir est devenu un piège, un ramassis de mesures électorales coûteuses auxquelles aucun des deux partis ne veut renoncer. Entre la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, les insultes fusent. Avec la crise économique, c’est une crise politique qui s’annonce.