Après pratiquement un mois de silence depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », le président Emmanuel Macron annonçait au soir du 10 décembre une série de mesures censée y répondre : une hausse du Smic (salaire minimum) de 100 euros par le biais d'une revalorisation de la prime d'activité, des heures supplémentaires défiscalisées, l'annulation de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros par mois. Et une prime exceptionnelle pour les salariés du privé.
L'objectif était clair : donner un coup de pouce à leur pouvoir d'achat. Exonérée de toutes charges, pour un montant maximal de 1 000 euros, cette prime ne concernait que les personnes gagnant moins de trois fois le Smic. Avant le 1er février, les patrons pouvaient l'octroyer sur simple décision unilatérale. Depuis cette date, il fallait passer par un accord collectif.
Alors que le délai du versement de cette prime exceptionnelle expire ce dimanche soir, quelques indicateurs permettent d'analyser la mesure. En décembre et janvier, cette prime a été versée à plus de 2 millions de salariés par plus de 200 000 sociétés différentes pour un montant total de plus d'un milliard d'euros distribué, se félicitait le gouvernement il y a une dizaine de jours.
Mais à y regarder de plus près, le résultat est davantage nuancé. Le montant moyen délivré a été de 450 euros, mais pour le moment, seuls 10,7 % des salariés du privé l'ont touchée et seulement 11,7 % des entreprises sont concernées. Les secteurs des finances et des assurances sont ceux ayant délivré le plus de primes, l'hébergement et la restauration faisant figure de moins bons élèves.