L’initiative d’EPH peut paraître surprenante puisque la France a décidé de fermer toutes les usines à charbon d'ici 2022 pour limiter la pollution atmosphérique. Mais guère surprenante quand on connaît la stratégie européenne du groupe.
Car ce n'est pas la première fois qu'EPH cherche à s'emparer de centrales à charbon en fin de vie. Au Royaume-Uni, en Allemagne, et dans son pays la République tchèque, le groupe de Daniel Kretynsky a investi dans cette énergie polluante dont la plupart des États souhaitent se débarrasser.
En Allemagne, le pari s'est avéré gagnant, car la sortie du nucléaire y a accéléré l'activité des usines à charbon. En rachetant la centrale en fin de vie d'Eggborough au Royaume-Uni, son groupe a accompagné jusqu'au bout le site fermé en septembre dernier, tout en se positionnant pour sa reconversion en un projet de centrale à gaz.
Le gouvernement français a confirmé le mois dernier la fermeture des centrales à charbon françaises d'ici 2022. Si les discussions aboutissent, EPH pourrait donc accompagner la fin de vie de celles de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône et celle de Saint-Avold en Moselle.
Après son irruption au capital des journaux Le Monde et Marianne, le groupe tchèque envisage son entrée dans le marché énergétique français comme « un honneur » et comme une continuation de sa stratégie européenne.
Reste à rassurer les employés sur la suite. Des consultations obligatoires doivent s'ouvrir dès janvier. Les syndicats espèrent y voir plus clair sur le projet de reconversion s’il existe et les conséquences sociales d'une reprise.