avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Cheveux ras, lunette, air sérieux, diplôme de la prestigieuse université de Tokyo, Hiroto Saikawa ne mentionne pas dans son message le nom de celui qui l'a choisi, en 2017, pour lui succéder aux commandes exécutives de Nissan: Carlos Ghosn.
« Ce que nous avons trouvé dans notre enquête, commence-t-il par écrire, est intolérable. Vous seriez surpris si vous lisiez vous-mêmes les résultats» qui ont conduit le patron francais dans une cellule.
Hiroto Saikawa, qui a travaillé durant vingt ans aux côtés de Carlos Ghosn, écrit qu'il ne peut pas détailler pour le moment les griefs portés contre son ancien mentor. «Il s'agit avant tout de minimiser les conséquences de la crise sur nos opérations, de préserver l'alliance avec Renault», explique t-il.
Un peu plus tôt, le directeur général de Nissan avait dénoncé le trop long règne de Carlos Ghosn, son côté obscur. «Certes, il a beaucoup fait pour Nissan, mais ce sont d'abord les salariés et leurs familles qui ont fait des sacrifices» pour redresser le constructeur automobile. «Je n'ai pas encore digéré l'affaire, c'est très dur», confie encore Hiroto Saikawa. «Nous ne pouvons pas gacher le passé. L'image de Nissan ne doit jamais être détruite».