De notre envoyé spécial à Pékin, Julien Chavanne
C’est la grande annonce de cette visite de quatre jours: le boeuf français sera bientôt de retour dans les assiettes chinoises. Dans le Grand Palais du Peuple, aux côtés de son homologue chinois, Edouard Philippe se félicite de cette victoire tricolore : « Ces accords, sur lesquels les deux chefs d'Etat s'étaient engagés en janvier dernier, et qui sont donc réalisés aujourd'hui, moins de six mois après cet engagement, permettront aux consommateurs chinois d'apprécier l'excellence du terroir français ».
Après 17 ans d’attente, c’est un énorme marché qui s’ouvre. Dominique Langlois, le président d'Interbev, association française des professionnels de la filière bovine, qui accompagnait Edouard Philippe, est évidemment ravi : « Aujourd’hui c’est une date, je dirais historique, pour la filière bovine. Parce que nous l’attendions, nous l’espérions et ce que nous espérions, devient une réalité. La Chine importe 1,5 million de tonnes. C’est l’équivalent de ce qu’on abat en France. Donc 30 000 tonnes, ce serait déjà formidable. Effectivement, il faut avoir de l’ambition, mais il fallait déjà avoir la possibilité de le faire. On n’est pas encore à l’arrivée de la viande, mais on est à l’acte important qui est le protocole franco-chinois qui va être signé et donc qui va permettre à la viande bovine française de venir en Chine ».
Les premières entrecôtes françaises pourraient arriver en Chine dès septembre. « Là, on est dans la phase du protocole. Les entreprises, il y en a sept qui ont été auditées par les Chinois. Donc les autorités chinoises vont remettre un rapport. Il y aura des allers-retours de quelques jours, quelques semaines... Ce qui est normal dans la procédure. Allez… Rêvons... », précise encore Dominique Langlois.
Quinze autres accords ont été signés lors de cette visite du Premier ministre français, de la coopération spatiale au développement des éoliennes en mer. Les ventes d’Airbus attendront. Tout comme la construction de l’usine de retraitement d’Areva même si un accord technique a été signé. Le prochain coup d’accélérateur viendra peut-être avec la prochaine visite d’Emmanuel Macron, prévue en 2019.