« La France a tout pour réussir, elle doit ouvrir la voie. » C’est la conviction de Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie. Dans la course technologique et industrielle lancée avec les Etats-Unis, la Chine et le Japon notamment, une priorité pour le gouvernement : garantir la souveraineté de la France. « C’est l’indépendance ou la vassalisation, et je pèse mes mots », affirme Bruno Le Maire. Mais cette indépendance « a un prix », celui du soutien financier de l’Etat, avec un « rassemblement des forces européennes ». Le ministre de l’Economie s’engage donc à aider « les champions industriels » français, un soutien aux expérimentations (« ne pas se laisser distancer ») qui sera précisé dans le cadre de la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) présentée à l’été. Elle précisera les responsabilités pour les acteurs de la filière. « Des tests seront menés jusqu’au niveau 5 d’autonomie (absence totale de conducteur) sur des routes ouvertes. L’Etat soutiendra aussi la R&D (recherche et développement) via de nouveaux projets. »
Rassurer les Français
Bruno Le Maire n’élude pas les enjeux sociétaux de cette transformation majeure dans le domaine des transports. « Les choix moraux et éthiques » sont essentiels, d’après le ministre. En cas de situation d’urgence notamment. Il s’agit de « faire accepter » le véhicule autonome, en tenant compte des inquiétudes des Français, comme la protection des données personnelles. Sans oublier d’intégrer cette innovation dans l’offre de mobilité pour les personnes âgées ou pour les zones reculées du territoire par exemple.
Au service des humains
Le véhicule autonome est « souhaitable, désirable, impératif », poursuit le ministre chargé du Numérique Mounir Mahjoubi, qui reconnaît néanmoins des inconnues, un « bouleversement de la chaîne de valeur ». Impossible de savoir qui dans quelques années seront les prestataires : constructeurs automobiles, opérateurs de transport, géants d’internet ? Puisque « les tabous sont levés », une priorité pour Mounir Mahjoubi : « passer à l’expérimentation à grande échelle ». Et d’y voir la première d’une longue série de transformations liées au numérique, dans l’agriculture, la santé, la finance, l’énergie ou la sécurité. Faire de la France un « champion du numérique au service des humains ».