L'Allemagne veut protéger son économie des investissements étrangers

Il y a quinze jours, le Premier ministre français Edouard Philippe présentait des mesures destinées à empêcher les entreprises françaises stratégiques de passer sous pavillon étranger. Cette fois, c'est la ministre allemande de l'Economie, la sociale-démocrate Brigitte Zypries, qui envisage de durcir les règles sur les investissements étrangers, dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel.

L'industriel chinois Geely vient d'acquérir 9,6% du capital de Mercedes-Benz et de Smart, devenant ainsi le premier actionnaire du groupe. La multiplication ces dernières années des investissements chinois en Allemagne commence à inquiéter ses dirigeants, comme c'est le cas dans d'autres pays européens. La ministre de l'Economie estime donc qu'il convient d'adapter le seuil de participation étrangère au capital d'un groupe allemand, à partir duquel le gouvernement peut intervenir, voire l'empêcher.

Jusqu'à présent, ce seuil est fixé à 25% du capital, soit la minorité de blocage. Mais Brigitte Zypries souligne que les investisseurs peuvent peser lourdement sur les décisions des entreprises avec beaucoup moins que ça. Le futur gouvernement fédéral devra donc se pencher sur cette question. En particulier dans les secteurs jugés stratégiques pour l'intérêt national comme l'énergie, les transports ou l'internet.

Déjà en juillet dernier, l’Allemagne avait renforcé ses contrôles sur les prises de participations étrangères en étendant aux fabricants de logiciels utilisés dans les secteurs prioritaires la nécessité d'obtenir une autorisation du gouvernement.  

Partager :